Merci aux membres de ce forum d'exister.
Mon cher petit, la vie te fait commencer par le plus dur.
Nous partageons notre peine. 110 jours depuis.
J'ai du clarifier tes demandes répétés depuis plusieurs jours.
La notion du temps passé à ton âge commence à se comprendre.
Je vous explique mes peines.
Quand il fait quelque chose de nouveau, ( le sèche cheveux hier)
il me demande "papaaaa" pour que j'établisse un lien.
Hier il à compris, j'ai du lui faire comprendre, le mot "jamais"
Ohh quelle peine j'ai eu de lui faire du mal.
Papa ne sera "jamais" plus assis dans la voiture, et il ne mangera plus "jamais" avec nous.
Son beau visage s'est transformé, déformé par la tristesse, nous avons pleuré ensemble.
Je lui ai répété comme à chaque fois que papa est dans nos coeurs, qu'il veut que nous soyons heureux.
Qu'il l'aimait très fort, et que ça ne changerai jamais, c'est son papa pour la vie.
Qu'on ne pourra jamais plus le voir prés de nous.
Il m'a fait le signe du bisou avec la main, je lui ai répondu, papa te faisait toujours des gros bisous, et toi aussi des énormes bisous avec les 2 mains, tout en l'embrassant.
Ce matin, il m'a fait un énooorme calin, avec des "papaaa", je lui ai demandé si c'était pour lui et il a rit en me tapotant les joues de ses 2 mains, et disant "mama, papa"
Je sais qu'il a compris maintenant, quand il comprends quelque chose, il le répète plusieurs fois en mimant et en refaisant le dialogue, à sa maniére........
je veux qu'il soit apaisé, rassuré de se savoir aimé, d'avoir été aimé.
En parcourant le forum, j'ai vu le sujet "des signes",
je n'ai pas (encore) reçu de signe, si ce n'est des frissons quand je pense fort à lui, ou des musiques qui tombe pile.
Je tenais à confirmer pour les petits enfants qui "ressentent".
Je commence du début:
Le jour de son décès, il était en attente d'une injection le matin suivant, aprés controle des taux sanguins qui étaient mauvais, puis une transfusion, mais il n'avait pas eu le résultat d'un irm passé la veille qui à finalement détecté un 2eme hématome sous durale.
Il pleuvait, Je suis passé le voir par surprise, mais 15 minutes seulement, en laissant le petit dans la voiture avec un des grands, le mercredi il n'y a pas de garderie.
Comme je regrette maintenant de n'être pas resté plus longtemps.
Et j'ai eu un pressentiment, lorsque je l'ai vu sourire à une infirmière, c'était la vision d'un masque, un masque terreux, figé, rien que de vous le raconter, j'en suis toute retournée, ce n'était pas lui.
Le soir au téléphone, j'ai dit à ma mére que je l'avais vu comme ça, et qu'il avait la couleur de la terre, elle n'a pu me répondre qu'aprés l'enterrement, en me disant, qu'elle s'était préparé au pire, car "la terre" appelle "la terre",
poussiére nous sommes, poussiére nous retournons.
Ce mercredi soir, le petit à eu du mal à s'endormir, il n'a pu s'endormir qu'a 23h, moi je repassais le linge, et les pyjamas de mon darling sortaient du sèche linge, je préparais le sac du lendemain.
Il m'avait téléphoné avant de dormir, vers 21h pour me dire que çà lui avait fait plaisir que je passe le voir.
A 3h30, le petit s'est réveillé en criant subitement, j'ai cru qu'il tombait malade, je l'ai gardé dans les bras, et finalement il s'est rendormi à 4h.
Je me souviens si bien de l'heure du réveil.
Ce soir là, j'avais pris mon portable par terre prés du lit, alors que je le laissais dans la salles de bains, depuis le début de son protocole, aucune crainte n'était de mise, les docteurs n'étaient pas alarmiste sur une urgence possible.
A 4h20, le téléphone sonne, c'est l'hôpital,
Darling à été transféré aux urgences cardiaques, "mais ne vous inquiétez pas".........
elle m'a donné le numéro, et là ils m'ont annoncés une tachycardie ventriculaire.
J'ai demandé à quelle heure c'est arrivé, l'infirmière m'a dit qu'au contrôle de nuit, sa tension était mauvaise, et le rythme cardiaque anormal, ils l'ont transféré à 3H30.
Le temps de prévenir mon grand qu'il vienne à la maison, de prévenir son grand qu'il me rejoigne à l'hôpital, je suis arrivé à 5H45.
Le pressentiment d'une fin m'est revenu sur la route, j'ai regardé sur internet ce qu'était la tachycardie ventriculaire, et c'est mauvais.
Puis j'ai appelé sa 1ere épouse, mère de son grand pour qu'elle vienne aussi, dire adieu et soutenir son fils. c'était la 1ere fois que je la rencontrais en 15 ans, j'avais pris son numéro dans le portable de mon Darling, 2 semaines avant, quand les idées noires me submergeaient.
Nous l'avons vu, inquiet, paniqué, il nous a fait ses adieux, nous lui avons transmis notre amour.
c'est terrible mais grâce à mon récit, je clarifie ce dernier jour qu'il a passé parmi nous.
A 6h, il nous ont fait sortir pour le "choquer", électriquement, nous avons attendu 30 minutes dans l'angoisse, la mère du grand est arrivé et nous avons pu le voir ensuite.
Je l'ai vu en 1er, en lui disant "tu vois chéri tout à l'heure c'était pas la peine de nous dire adieu, ça a marché, tu es toujours là avec nous, maintenant, ça va aller"
Parce que j'y croyais tellement, c'est son traitement qui dois le faire tenir, pas le coeur qui doit lâcher, c'est pas prévu au programme çà.
Mais son attitude montrait qu'il n'y croyait plus, ce n'était pas une simple chambre d'hôpital, c'était une salle bourré de machines, et il n'y avait plus d'infirmières mais que des docteurs.
Ils nous ont fait ressortir pour le stabiliser.
A 7h30, nous avons pu le revoir, il était sous assistance respiratoire, c'est là ou je lui ai montré la photo, pour qu'il s'accroche, et c'est là ou j'ai vu sa détresse.
Puis ils nous ont remis dehors, en disant de revenir à 13H, qu'ils allaient lui installer une sorte de ballon pour aider le coeur.
je suis arrivé pile au réveil du petit, à 8h 15, l'hôpital est à 40 minutes de chez nous. et je l'ai emmené à la garderie, j'ai tourné en rond ce matin là, rappelé mes parents qui était à l'étranger pour leur dire de faire leurs valises.
Nous nous sommes retrouvés tout les 5, avec son père, et la petite amie de mon grand, cet après midi là, sur ces chaises collés, à pleurer, et à divaguer, à espérer, à attendre.
Nous l'avons revus à 14h, son état se dégradait, je lui est insufflé tout l'amour possible, mais je n'avais que des mots, et ma main dans la sienne, alors que c'est un miracle dont il avait besoin.
Je n'ai pas réussi à le persuader qu'il allait s'en sortir, il n'avait plus la force de parler, le masque le génait
il m'a dit " Continue ta vie", et je ne sais même plus s'il à répondu à mes "je t'aime", je ne m'en souviens plus, c'est affreux.
A 16H30, quand les reins ont lachés, que l'eau est monté aux poumons, nous avons été reçus par le doc pour nous poser le diagnostic, et nous demander quoi faire.
Sa respiration tenait à des machines, voir sa poitrine se soulever comme ça, ce tube dans la gorge, c'était atroce.
Mon mari ne voulait pas d'acharnement thérapeutique.
les docs nous ont dit que la nuit allait être sa dernière, peut être au matin.
C'est là ou sa larme nous as montré qu'il nous savait là, et qu'il n'était pas complètement inconscient.
Et qu'il souffrait.
A 17h, Je suis parti récupérer le petit à la garderie, mon grand devait me rejoindre à la maison pour le garder, mais quand je suis arrivé, son grand m'a appelé pour me dire viens vite........ça va pas du tout.
La tata de la garderie à compris, m'a dit vas y, je l'emmene chez moi et t'envoie mon adresse par sms.
j'ai lâché la main du petit pour voler jusqu'à lui, j'ai mis 25 MN pour arriver, les voitures s'écartait devant moi sur l'autoroute, j'ai réellement volé jusqu'à lui, la lune en point de mire me guidait, je lui disait dans les larmes, attends moi, ne pars pas.
A la radio, St Claude de Christine and the queens, m'avait accompagné si souvent quand je te rendais visite, et là revoilà dans le poste.
J'ai jeté ma voiture au pied du batiment, je suis monté en courant avec la peluche préferé du petit, un dauphin,
à 18H02 j'étais prés de toi, à te dire chéri je suis là, Le petit aussi, son dauphin est dans ta main, laisse toi aller, je t'aime.
Ils ont débranché le cardiaque à 18H, et le respiratoire à 18H05, je suis arrivée entre ses deux morts.
Entre le souffle et le coeur battant.
Ils m'attendaient pour le débranchement final, peut être pour le symbolique.
Je sais que la "vie" dans le cerveau continue plusieurs minutes après l'arrêt cardiaque, et que tu étais toujours dans la pièce, que tu nous a vu pleurer et entendu prier.
Je suis resté prés d'une heure à te parler, à te tenir la main, si chaude, à m'imprégner de ta chaleur, pour ne jamais l'oublier, à t'embrasser, à pleurer, et te promettre que je m'occuperais bien du petit.
A genoux près de toi, je ne voulais pas te lâcher la main.
Je la sens toujours.
Là ou tu es à présent Darling, n'oublies pas que je t'aime, et que j'ai encore besoin de toi pour vivre.
Le dauphin qui t'a accompagné est mis de coté dans un sac, j'en ai pris un autre pour le remplacer.
Aujourd'hui j'écris de façon automatique, l'heure, le jour n'existe plus.
Seul le vide que tu laisses existe.
Tu me manques.
Ma vie ne m'appartiens plus, je ne sais qui la dirige, mais je sais qu'elle me ramènera vers toi un jour.
La seule chose qui ne meure jamais, c'est l'amour qu'on a connu, vécu, perdu.