Ma chérie,
Noël est là, cette fête que tu enchantais tant. Tu aimais décorer la maison, faire renaître chaque année le sapin, même quand les enfants étaient déjà grands. Toujours attentionnée pour trouver des petits cadeaux et une joie qui pétillait de nous voir déballer tes présents.
Je regarde les photos d’antan, histoire de percevoir à nouveau sur ton visage cette quiétude mêlée de douceur. Ça fait mal et ça fait du bien…
La terre avait tant besoin de personnes comme toi pour que l’espoir d’un monde meilleur perdure. Cet espoir qui s’étiole à présent…
Comme il est loin ce Noël si doux et ô combien il est devenu âpre. A la place su sapin… le vide si pesant, et en lieu des décorations qui rayonnaient de mille feux… l’obscurité.
Je suis aujourd’hui chez tes parents, et j’ai une pensée pour eux qui souffrent tant aussi.
Je dors ce soir dans ta chambre. Elle n’est plus celle que j’ai connue depuis longtemps mais je revois tout à sa place, comme si le temps était remonté. Je te vois arriver, tout sourire, avec cette bague que je t’ai offerte il y a 25 ans pour notre premier Noël, premier gage « brillant » de mon amour. Le symbole était beaucoup plus fort que la pauvre petite valeur que j’avais pu mettre dans ce bijou ! Néanmoins, tu l’as toujours chérie et conservée à ton doigt, jusqu’au jour où j’ai dû te la ôter. Elle est désormais à mon cou, et ne me quitte plus, triste vestige de notre amour.
Voilà, Noël est là, et bientôt, il sera enfin passé. Pourvu que le gros Monsieur m’apporte un peu de toi dans mes songes, même si au réveil, la réalité sera amère. Mais si c’est le prix à payer, je l’accepte, la note est déjà bien salée.
Je t’envoi de doux baisers, je t’aime Sandrine.
Je vous adresse à tous et toutes mes chaleureuses pensées. Puisse le gros bonhomme vous amener une peu de douceur, on ne sait jamais, il existe peut-être…