Bonsoir Thierry, 9 mois aujourd'hui. Une journée comme les autres depuis le départ de ma moitié, certainement plus douloureuse parce que je réalise le côté irréversible. J'ai essayé de m'occuper, courses, un peu de jardin, j'ai préparé une belle jardinière que j'ai déposée en début d'après-midi, je suis allée faire un peu de vélo.... mais tout sans couleur, sans envie, sans rien du tout. J'essaie de m'occuper. Pas une seconde sans pensée à ma moitié, pas une seule. Que ce soit matin, midi, soir, nuit, jamais..
En ce qui concerne le travail, je l'ai reprise de suite après son départ. Il fallait que je m'occupe. Mes collègues étaient bienveillants, mais bon j'ai bien compris qu'il fallait que j'avance, pas le choix. J'ai un manque de concentration, j'essaie de faire au mieux. Je mélange présentiel et télétravail. Etre en présentiel est fatigant, je mets le masque toute la journée. Pas d'endroit possible pour m'isoler, pour éclater, pour hurler. Alors je garde les émotions toute la journée et je lâche mon chagrin quand je suis de retour dans la voiture. C'est fatigant mais est ce que les autres peuvent comprendre. Non ! Mais je me rends compte que mes préoccupations ne sont plus les mêmes. Moi qui ne regardait jamais la montre auparavant, je suis prête maintenant 5 mns avant de partir, et je ferme tout à l'heure. C'est comme cela.
Je vais essayer de tenir le cap. Une amie qui vient de perdre son mari il y a quelques jours de cela me disait cette jolie phrase : Chaque journée qui passe est une victoire sur ma peine.
Chacun vit son deuil comme il peut. En tout cas je trouve du sens à sa phrase.
J'espère que cette journée était sereine te concernant.
Belle soirée Thierry.