Caro de Québec,
D'accord avec ton message : le temps
La notion temps est  propre à chaque personne, comme cher ou pas cher, difficile ou facile, à chacun sa notion
Je crois que c'est pareil pour le deuil.

Pour la rencontre avec "un" autre, je crois que je suis plutôt dans l'espérance. Et si c'est là que ma vie devrait commencer, je crois que je suis aussi bien de ne plus penser à vivre

Quant à la rencontre avec "un autre", peut-être faut-il le vouloir, créer des occasions, je ne parle pas de sites de rencontre, ... mais simplement sortir, pas nécessairement dans les dancings, mais des clubs de marche, sportifs, de collections, etc ... en un mot : SORTIR de chez soi, et ne pas rester enfermée dans sa cuisine ou son living à regarder la TV
On doit se créer un réseau de relations qui créeront des occasions de sortie et de rencontres

J'écris cela alors que je sais que je ne me créerais pas d'occasions de rencontre parce que je n'aurais pas envie de sortir.
Et aussi, sans doute, par respect de mon épouse décédée.
Je n'ai que 5 1/2 mois de deuil, changerais-je d'avis avec le temps, je n'en sais rien et actuellement, ça n'a pas d'importance.

On écrira que la vie n'est pas faite pour vivre seule, hum, je ne sais pas, mais ne dit-on pas :

               Il faut mieux vivre seul qu'être mal accompagné(e)   

Ainsi que je l'écrivais dans l'énoncé de ma question :
- faut-il avoir progressé suffisamment dans le processus du deuil pour accepter une autre personne, et ne pas culpabiliser de cette rencontre
- ou faut-il accepter une autre personne pour progresser dans ce deuil, qui accepterait notre passé, notre vécu, qui accepterait de nous "consoler" dans les moments de tristesse qui reviendraient.

Nous continuons notre vie car se donner la mort n'est pas si simple. C'est pour moi la seule raison que je donne à la poursuite de ces jours sans signification, de ces jours interminables où la souffrance ne faiblit pas.  Certains ont peut-être moins de chagrin 6 mois après, j'en suis au même stade qu'au début, malgré les signes de mon amour, malgré ma croyance dans la survie de l'âme.
Je ne veux plus sortir, ma vie est désormais une attente... l'attente de le rejoindre. Il est mon dernier amour, un amour comme celui-ci est irremplaçable.  Alors je pense que la personnalité de chacun oriente ou non vers une nouvelle rencontre, un nouveau foyer.
"Va où ton coeur te porte" comme dit le livre...  Le mien est tourné à jamais vers celui qui m'a quitté le 10 septembre 2012. Mais m'a-t-il quitté ? Je ne veux pas le croire. Notre amour est plus fort que la mort. Rien n'est terminé. Il m'aime et je l'aime jusqu'à ce que nous soyons réunis à jamais pour l'éternité.

Pour l'instant, je ne pense qu'à tenir au jour le jour. Mais une chose d'ores et déjà me semble inévitable. Si je devais à l'avenir rencontrer quelqu'un , je ne pourrais pas refaire ma vie avec lui. Ce serait malhonnête de ma part. Je parle surtout du fait que si je rencontrais quelqu'un, si quelque chose se construisait, et bien s'il tombait gravement malade, il ne pourrait pas compter sur moi. Du moins, c'est ce que je ressens aujourd'hui. Ce serait au-dessus de mes forces.

Ma vie, je la continuerai vaille que vaille comme dit Zabou. En donnant encore plus d'amour et d'attention à mes proches qui me sont chers, et en m'accrochant à mon travail (ce qui m'est encore difficile au bout de presque 8 mois).

Bien sûr restent les week end, jour férié, vacances, longues soirées. Je commence à me dire qu'il faut sortir de la maison pour m'aérer, reprendre les activités que j'ai délaissées depuis un an, en trouver d'autres, (que je ne trouve pas). Chercher un équilibre intérieur,(que je ne trouve pas) et apprendre à vivre seule, mais non isolée.

Pour tous ceux qui ne supportent pas la solitude au foyer, pour ceux qui sont jeunes, voire très jeunes....   ce n'est pas vraiment la vie idéale.