Mon mari 57 ans se battait contre son cancer (leucémie) depuis avril, il a toujours essayé de rester optimiste et de garder le sourire pour nous. même avec ses chimios et tous ses séjours à l'hopital. Je trouve ca très courageux, car je ne pense pas à sa place que j'aurai su garder le moral qu'il a eu jusqu'au bout. Il est décédé il y a 15 jours et je pleure, pleure, pleure. J'ai beaucoup de difficultés à surmonter sa mort.
Déjà parce que les derniers jours je dormais avec lui a l'hopital et que 2 jours avant son décès il était encore en forme, parlait et ne semblait pas malade. Mais tout est allé très vite, il a très vite décliné, ne savait plus parler. A un moment il m'a juste dit : "c'est trop lourd maman" (car il m'appelait souvent maman avec les enfants). je n'ai pas su quoi lui répondre.
On lui a mis de la morphine pour qu'il ne souffre pas. Je suis restée tout le temps à ses côtés. Je ne voulais pas qu'il se retrouve seul. C'était très dur de lui tenir la main. ma fille (22 ans) est restée avec nous tout le dimanche. Une chose qui me perturbait était qu'il était allongé, n'avait plus l'air conscient mais très souvent il levait les 2 bras en l'air comme pour attraper quelque chose, je ne sais pas quoi. j'allais lui donner ma main, mais je sentais bien que ca n'était pas ce qu'il voulait. Mais je n'ai jamais su pourquoi il levait ses bras en regardant dans le vide. Que cherchait t'il, que voulait il faire ou dire ?
L'après midi mes parents sont venus le voir (ils étaient proches de lui) et au moment ou ils partaient et nous disaient aurevoir, mon mari, comme si il ne voulaient pas qu'ils partent tout de suite. Je pense qu'il voulait que ma fille et moi ne soyons pas seul, il est décédé en me tenant la main. C'était très dur. J'en pleure a vous le raconter. Je n'arrive pas à dormir, je revois toujours ses images.
Le problème est que j'ai un fils qui est bi-polaire et je ne savais pas du tout comment lui annoncer la nouvelle. Comment allait il réagir ? j'avais très peur de sa réaction.
Ce que je trouve dommage dans les hopitaux c'est qu'il prennent vraiment soin des patients, il a été chouchouté jusqu'à la fin. Aidé par les infirmiers(ères), psychologue et son docteur. Personne ne me demandait jamais comment j'allais. Je sais je n'étais pas malade, mais c'était difficile au quotidien pour moi aussi. mais ca ne me dérangeait pas tant qu'ils prenaient soin de lui. Et quand il décède, il n'y a plus personne. Je me suis retrouvée seule, à ne pas savoir quoi faire. Aucune aide, personne ne s'inquiète pour vous. On m'a laissé là avec ses sacs en me disant aurevoir et bon courage, c'est tout.
Au début, je n'arrivais pas à me mettre dans la tête qu'il n'était plus là, je pensais qu'il était à l'hopital et j'attendais ses messages qui n'arrivaient jamais, je pensais qu'il allait rentrer au soir, mais non, personne n'est jamais revenu. La douleur s'est alors installée. Je me sens seule, je parle à sa photo et relis ses anciens message pour avoir l'impression d'etre toujours en contact avec lui, c'est ridicule.
Le plus difficile est de ne pas pleurer tout le temps pour les enfants (22 et 26 ans) mais la journée (je travaille à mon domicile) je me sens seule, plus personne avec qui parler, raconter mes histoires de la journée. Je suis indépendante et travaille souvent le soir et les weekend, j'ai perdue mes ami(e)s car pas souvent dispo pour des sorties. A part mes enfants et mes parents, je n'ai personne a qui parler. Et le soir, le lit est vide, c'est horrible. personne pour me réchauffer les pieds, pour me prendre dans ses bras le matin au réveil. Je me réveille toutes les nuits à 4h, car c'était l'heure ou il était souvent malade et je pense, pleure et ne sait plus dormir. La fatigue s'installe. Tout me manque.
Ma fille a elle aussi beaucoup de difficulté à gérer, comme tous les papa, c'était sa fille chérie (meme s'il adorait son fils). J'essaye d'etre souvent près d'elle quand elle n'est pas avec son copain. Mon fils avec sa maladie, ne veut absolument pas en parler, c'est difficile, car du coup je ne sais pas ce qu'il pense. Mais bon il a le docteur, j'espère que ca l'aide.
Je n'arrive pas à gérer cette solitude et les larmes. J'ai beaucoup de difficultés à aller le voir au cimetière, c'est trop dur. Je sais que ca n'est pas correct, je devrais aller le voir. Mais je pense tout autant à lui !
Et je déteste quand les gens vous disent : "c'est mieux pour lui, il ne souffre plus" ou "ah oui il est parti si jeune" ou " c'est triste, vous aviez prévu pleins de choses"
Désolée de tout ce texte, mais je sais qu'il faut du temps et qu'il n'y a que 15 jours, mais je me sens très seule et abandonnée. Une partie de moi s'est cassée et je n'ai plus envie de rien