Bonjours Marie. J'espère de tout mon cœur que ça te fais ne serait-ce qu'un peu de bien de t'ouvrir ainsi à nous. Se vider de ses émotions, y compris les plus noires, tout mettre noir sur blanc (c'est le cas de le dire), comme ça nous viens, spontanément, peux soulager, malgrès cette insoutenable douleur que nous connaissons tous. Ici personne ne minimisera ta souffrance ni n'essayera de te "consoler" par des phrases toutes faites, souvent maladroites. Nous savons tous ce qu'il en est exactement lors d'un deuil, particulièrement à ses débuts. Nous nous comprenons tous car chaque deuil, malgrès ses autres différences, a une base commune avec tous les autres, tous se rejoignent.
Affronter le quotidien jour après jour, effectuer tous ces gestes anodins en apparence, mais que nous avions l'habitude de faire avec l'autre, l'être aimé, est sans aucun doute le plus difficile les premiers mois. Nous devons apprendre à vivre sans eux, sans leur présence quotidienne justement, à faire les gestes de la vie, mécaniquement au début, et pourtant ça demande un grand effort. Nous devons pourtant le faire, un jour après l'autre, parce-que nous n'avons pas le choix. En ce début de deuil, nous sommes comme morts à l'intèrieur, mais nous faisons, malgrès tout, les gestes de la vie.
Il faut plus de temps pour que ces gestes deviennent, petit à petit, plus naturels, que nous apprivoisions un minimum, puis davantage cette vie sans eux, cette absence. Le manque est toujours là mais nous le supportons davantage.
J'ai moi-même perdu mon compagnon le 2 mai 2015, et il est toujours aussi présent dans mon cœur, mais j'ai appris petit à petit à vivre sa présence physique à mes côtés, à èvoquer nos merveilleux souvenirs avec plus de douceur que de douleur. Je ne vais pas te mentir, il y a toujours des moments plus douloureux, mais ils sont beaucoup plus espacés. Le chemin est long et difficile, et on n'en voit pas le bout, surtout dans la phase où tu es, ça demande beaucoup de patience et de ténacité, mais un mieux-être est possible à plus ou moins long terme.
Tu as vécu une vie complète avec ton conjoint, le fait qu'il soit parti avant toi doit être d'autant plus douloureux, et d'autant plus que vous étiez très fusionnels, c'est comme si on t'avais arraché une partie de toi. Cela dit, en même temps c'est un privilège pour toi, pour lui que vous ayez vécu, si longtemps, un tel amour, c'est loin d'être le cas de tout le monde. Tu lui as fait le plus beau des cadeaux: vivre toute une vie une belle istoire d'amour. Et tu as été auprès de lui jusqu'au bout. Je sais que ça demandera du temps pour que tu arrives à voire les choses sous cet angle, mais un jour c'est possible.