Quand on est en deuil on se demande souvent ce qui pourrait nous arriver de pire et la vie nous répond très vite :
Mon plus jeune fils a développé de graves troubles psychiques suite à la disparition de son père et c'est de loin le plus difficile à vivre au quotidien, voir son enfant s'enfoncer dans le chagrin, le porter à bouts de bras en se demandant s'il s'en sortira, c'est un réel cauchemar. Le deuil isole, mais la maladie psychique fait peur. On se retrouve seuls, désemparés, personne ne sait quoi dire, quoi faire, on patauge, on s'englue, est-ce que seulement on s'en sortira ?

Bruno nous a quittés il y a deux ans 1/2, à ce jour je peux dire que je suis dans la phase d'acceptation, apaisée, reste cette constatation que nous ne sommes pas tous égaux face à cette douleur, ce vide immense, mais qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?

Si quelqu'un a connu une telle situation je serais contente de pouvoir communiquer.

Bien à vous

Bonjour Refus,

Mon fils a 17 ans 1/2, il ne se remet pas de la disparition de son père. Il est suivi depuis 1 an 1/2 par un psychiatre et prend un traitement. C'est très difficile, il me dit que je ne l'aide pas et lorsque je propose mon aide il refuse. Il sera bientôt majeur, mais un majeur incapable de s'assumer. Jamais je n'aurais cru vivre un tel cauchemar, je vis seule avec lui, son frère est parti, usé par les conflits, impuissant comme moi.

Je vis au jour le jour, je ne peux faire aucun projet. La semaine je travaille et il est seul à la maison, fatigué, n'a envie de rien, c'est terrible.

Désolée de plomber l'ambiance, je voulais juste vous dire que l'on arrive à faire le deuil de son conjoint, on s'en sort. Moi je dois faire le deuil de mon garçon, gai et plein de vie qu'il était avant la mort de son père, de notre complicité, des sentiments qu'il avait pour moi, il n'y a plus rien. Je pense qu'il m'en veut de rester seule et de ne pas pouvoir le protéger, c'est ce qu'il me dit, p. de maladie !

Je vous embrasse