Auteur Sujet: bientôt un an  (Lu 7535 fois)

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betty

  • Invité
Re : bientôt un an
« Réponse #15 le: 20 mai 2012 à 20:24:01 »
c'est vrai que 1 an c'est une étape car j'ai l'impression qu'un voile se déchire et que je vois (ce que je pense être) mon avenir, les étapes où je serai seule face à des couples, en décalage, et peut être face à la gêne de ceux qui "ne savent pas quoi faire ou dire" dans ces situations
d'un autre côté, je suis fière de cette année qui va s'achever parce que j'ai impulsé des projets, j'ai réalisé des choses avec mes enfants ou pour moi, cette année n'est pas vide. J'ai, je pense, la chance d'avoir vécu seule avant de rencontrer Dominique, avec mes goûts et mes projets. je retrouve une partie de cela actuellement. mes enfants m'ont dit : tu sais il vaut mieux que ce ne soit pas le contraire parce que papa n'aurait pas pu vivre seul.. c'est possible, on ne le saura jamais !
c'est sûre que ce n'est pas la peine de s'imaginer dans des circonstances qui " à priori" seront douloureuses : comme le disent les boudhistes, tout est impermanence et on n'est déjà plus celui que l'on était la seconde d'avant, alors avançons, nous aurons peut être des aides inattendues à ce moment là !

HIRONDELLE

  • Invité
Re : bientôt un an
« Réponse #16 le: 21 mai 2012 à 08:18:00 »
bonjour Betty

Je lis tes messages et je te trouve courageuse et forte d'etre si positive face à cette perte douloureuse.
( bientôt un an ,le temps a t-il apaisé ta peine ?)

Mon mari est décédé à 63 ans d'un cancer incurable après 7 mois de souffrance morale et physique.
 il y a 6 semlaines. Mes parents de 88 er 91 ans sont encore là. Ils vivent à 1 heure de ma maison.

Tu dis que si ta maman est encore là c'est pour t'aider dans cette épreuve. C'est l'inverse pour moi, leur peine s'ajoute à la mienne et je ne troûve pas les mots pour les consoler. Depuis le décès, ils culpabilisent d'être encore sur cette terre.
Avec mes deux filles et mes petits-enfants ainsi qu'avec mes frères, nous sommes présents le plus possible

Chaque matin, je pense que mon époux ne sera plus JAMAIS  avec nous et qu'une partie de sa vie lui a été volée.Et mon leit-motiv est POURQUOI ??

J'ai conscience que tout cela n'est pas très positf mais j'espère que dans un an je ferais un bilan et qu'il sera comme le tien, Betty
Mais, ce matin j'ai "la tête dans le sable"
Bonne journée à tous
Amicalement
Hirondelle
















Claudahoa

  • Invité
Re : bientôt un an
« Réponse #17 le: 21 mai 2012 à 08:50:56 »
Bonjour Hirondelle,

Il y aura encore beaucoup de pourquoi mais pourquoi ces" pourquoi" alors que malheureusement nous ne sommes que des pantins dans cet univers qui donne pour reprendre.Ces propos n'engagent que moi bien sûr et depuis 11mois je suis envahie de pourquoi stériles mais je pense incontournables.Ici sur ce forum,,véritable havre d'échanges je viens ,je lis,je pleure,je repars et même si je ne peux arriver à imaginer un jour retrouver une vraie sérénité je constate que beaucoup y accèdent grâce au temps,au travail de deuil ...

Je voulais t'envoyer un peu de soleil mais je vois que c'est plutôt l'inverse et je m'en excuse alors j'arrête d'écrire!!

Tendrement
Claudia

hulottes

  • Invité
Re : bientôt un an
« Réponse #18 le: 23 mai 2012 à 22:59:26 »
bonsoir Betty
par rapport à la douleur des parents âgés qui culpabilisent d'être en vie alors que leur fils est décédé plus jeune, je comprends complètement;  car la maman de mon mari me le dit tout le temps qu'elle aurait tant souhaité mourir à sa place... cette réaction est normale, ce n'est pas dans l'ordre des choses que les enfants meurent avant les parents...je me dis que ce doit être horrible pour elle car elle ne vit que dans les souvenirs, elle a du mal à comprendre qu'il y a autour d'elle des vivants qui l'aiment... on essaye de la raccrocher à la vie avec les enfants ... lui montrer qu'il faut qu'elle vive pour voir quelle vie les enfants vont avoir, leurs projets de vie ... on pleure ensemble aussi car ça fait du bien de partager ensemble cette douleur de l'absence de l'être aimé... elle me dit qu'elle a besoin de me parler de lui et moi aussi j'ai besoin de lui parler de lui
on ne peut pas vivre la douleur des autres personnes proches de nous : j'aimerai tant prendre toute la douleur de mes enfants sur moi pour qu'ils restent dans l'insouciance de la jeunesse ... et je ne peux pas non plus porter la douleur de ma belle mère c'est difficile car on essaye les uns et les autres de s'aider comme on peut
pour moi c'est un an samedi soir ... j'ai l'impression d'avoir à la fois fait plein de choses, réussi à survivre à l'inimaginable arrivé en 1'  et en même temps d'être moins bien qu'au début, j'ai compris que c'était la 3ème étape du deuil mais je la trouve terrible cette étape, pire que les précédentes car tout le monde pense que ça va mieux...et forcément au boulot, en société, avec mes gars je veux donner le change ... j'ai pu prendre quelques jours de congés pour essayer de me rapprocher de lui, d'être seule, de marcher et marcher ... j'ai l'impression qu'il faut que je retrouve mon énergie grâce à lui alors qu'au décès il a pris toute mon énergie... je ne sais pas expliquer mais je pense qu'on a toujours en soi des ressources même quand on pense qu'on en a plus.. on est beaucoup plus forts qu'on le croit ..
Hulottes