Bonjour Paceli
Mon mari est décédé le 27 mars dernier, donc bientôt 6 mois. C’est aujourd’hui notre anniversaire de mariage : 26 ans. Samedi c'était mon anniversaire, et dimanche le sien. Des caps comme tu dis, si difficiles, mais qui passent et que l'on est bien obligés d'accepter, comme le reste. Comme toi, le choc a été terrible, la veille nous dinions et riions ensemble en regardant un mail de notre fille de 19 ans, et le lendemain je l’ai retrouvé sans vie : mort subite pendant la nuit.
Les premiers mois ont été insupportables, jusqu’à fin juillet où je suis partie en vacances 5 semaines. Je ne te dirais pas que les jours ne sont pas terribles aujourd’hui, mais j’ai l’impression « d’aller mieux ». Je ne sais comment l’exprimer, moins l’envie d’hurler à la mort. Je lui parle (je dois paraître folle par moments) à chaque moment, soit oralement, soit en pensée, lui demande son avis pour tout même si je n’ai aucune réponse.
Il faut dire que je suis tellement entourée de mes deux filles, et d’amis très chers qui sont très présents, chacun à leur façon, soit physiquement, soit au téléphone, soit par mail. Les soirées sont les plus difficiles, toute seule dans cette maison, toute seule devant mon assiette (je mange vite fait, sans faire de véritables repas) et je m’occupe tout le temps pour ne pas penser : jardin, ménage, énormément de lecture.
Ce forum m’a énormément aidé également. Pouvoir parler, exprimer ses sentiments, son ressenti, se rendre compte que l’on est normale dans l’expression de notre douleur (s’enfouir le visage dans des tee-shirts non lavés, se parfumer avec son parfum, mettre ses vêtements, etc…). Tout ça on ne peut le dire à des personnes extérieures, qui n’ayant pas vécu ce que l’on vit, ne pourront pas comprendre avec la meilleure volonté du monde.
Je me suis faite aidée également par un traitement anti-dépresseur. J’étais contre, mais c’est une béquille qui permet au moins de se lever chaque matin plutôt que de rester blottie sous le couette à pleurer, de faire des choses, de donner un peu d’énergie. Aujourd’hui, je ne prends qu’un comprimé tous les deux jours, et je vais essayer d’arrêter progressivement. Le deuil n’est pas une maladie, mais si ces médicament peuvent aider à ne pas couler…..
Il nous faut tenir, pour notre famille, pour nos enfants, même si tous les jours je me dis : à quoi bon ? Quel avenir sans lui ? Je lui dis tous les jours qu’il me manque chaque jour un peu plus….
Ici, tu auras toujours quelqu'un pour t'écouter, pour te remonter le moral. les gens sont formidables.
Nathalie