FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: paceli le 06 septembre 2012 à 05:58:19
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Cela fait déjà 6 mois que Pascal est parti, il est parti sans nous y préparer suite à un accident de la route, le matin tout allait bien et le soir, c'était le drame, plus rien n'a été pareil depuis... J'ai 3 enfants dont la plus petite n'aura pas de souvenirs de son père car elle n'avait pas trois ans à son départ, j'en sais quelque chose car j'ai perdu mon père aussi quand j'avais moi-même son age. Les deux grands qui ont 20 et 16 ans auront au moins la chance de l'avoir connu. Pascal était tendre, attentionné, un mari et un père idéal. Il me manque tellement, six mois après je n'arrive toujours pas à réaliser qu'il ne reviendra plus jamais, je suis en colère et triste à la fois. Je pleure tous les jours et j'essaie de faire preuve de courage devant nos enfants mais il y a des jours ou c'est plus dur que d'autres, les premières dates anniversaires sont des caps que j'ai du mal à traverser, j'angoisse les premières fêtes de fin d'année que l'on passera sans lui, j'ai comme un noeud dans mon coeur qui ne se denoue pas.... J'ai besoin de personnes qui sont passées par là, des conseils pour passer certains caps, je n'ose pas en parler autour de moi, j'ai peur de les saouler avec mon ressenti, mon entourage m'a beaucoup entouré et m'entoure encore mais avec le temps, ils ont repris le cours de leur vie et ne peuvent pas toujours être là à entendre toute la tristesse que je ressens. Je compte un peu sur ce site pour parler et écouter des personnes comme moi, qui ressentent les mêmes choses que moi.
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Bonjour Paceli
Mon mari est décédé le 27 mars dernier, donc bientôt 6 mois. C’est aujourd’hui notre anniversaire de mariage : 26 ans. Samedi c'était mon anniversaire, et dimanche le sien. Des caps comme tu dis, si difficiles, mais qui passent et que l'on est bien obligés d'accepter, comme le reste. Comme toi, le choc a été terrible, la veille nous dinions et riions ensemble en regardant un mail de notre fille de 19 ans, et le lendemain je l’ai retrouvé sans vie : mort subite pendant la nuit.
Les premiers mois ont été insupportables, jusqu’à fin juillet où je suis partie en vacances 5 semaines. Je ne te dirais pas que les jours ne sont pas terribles aujourd’hui, mais j’ai l’impression « d’aller mieux ». Je ne sais comment l’exprimer, moins l’envie d’hurler à la mort. Je lui parle (je dois paraître folle par moments) à chaque moment, soit oralement, soit en pensée, lui demande son avis pour tout même si je n’ai aucune réponse.
Il faut dire que je suis tellement entourée de mes deux filles, et d’amis très chers qui sont très présents, chacun à leur façon, soit physiquement, soit au téléphone, soit par mail. Les soirées sont les plus difficiles, toute seule dans cette maison, toute seule devant mon assiette (je mange vite fait, sans faire de véritables repas) et je m’occupe tout le temps pour ne pas penser : jardin, ménage, énormément de lecture.
Ce forum m’a énormément aidé également. Pouvoir parler, exprimer ses sentiments, son ressenti, se rendre compte que l’on est normale dans l’expression de notre douleur (s’enfouir le visage dans des tee-shirts non lavés, se parfumer avec son parfum, mettre ses vêtements, etc…). Tout ça on ne peut le dire à des personnes extérieures, qui n’ayant pas vécu ce que l’on vit, ne pourront pas comprendre avec la meilleure volonté du monde.
Je me suis faite aidée également par un traitement anti-dépresseur. J’étais contre, mais c’est une béquille qui permet au moins de se lever chaque matin plutôt que de rester blottie sous le couette à pleurer, de faire des choses, de donner un peu d’énergie. Aujourd’hui, je ne prends qu’un comprimé tous les deux jours, et je vais essayer d’arrêter progressivement. Le deuil n’est pas une maladie, mais si ces médicament peuvent aider à ne pas couler…..
Il nous faut tenir, pour notre famille, pour nos enfants, même si tous les jours je me dis : à quoi bon ? Quel avenir sans lui ? Je lui dis tous les jours qu’il me manque chaque jour un peu plus….
Ici, tu auras toujours quelqu'un pour t'écouter, pour te remonter le moral. les gens sont formidables.
Nathalie
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bonjour Pasceli;
6 mois ... ça a été pour moi un cap difficile ;
le corps qui lache ; une fièvre importante sans vraiment d'explication ; je crois qu'à ce moment là j'aurai pu mourir .
et puis une force de Vie insoupsonnée; j'ai senti Jean-Marie m'emporter , et c'est moi qui ai dit "non, ce n'est pas le moment" .
20 mois maintenant ; et la douleur qui est toujours là , ces 'plus jamais ' toujours aussi insupportables;
et pourtant la vie qui continue...
avec des éclaircies , des rayons de soleil ;
je commence à être capable de goûter à nouveau à de petits bonheurs ; les moments passés avec mes enfants, le sourire de mes petits enfants , des amis avec qui je peux parler encore et toujours de Jean-Marie.
alors oui, il te faut crier ta douleur, ta colère , pleurer;
parce qu'il faut évacuer pour pouvoir avancer ;
viens nous parler de Pascal, de votre vie , de vos enfants.
ta petite aura sans doute des photos dans les bras de son Papa et tu continueras à lui en parler;
c'est toi qui va lui créer des souvenirs .
et tes grands comment vont-ils ? est-ce que vous arrivez à en parler ?
prends soin de toi
je t'embrasse
marie-claire
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Bonjour Pasceli,
Six mois, ça semble beaucoup pour les autres, mais pour ceux qui ont perdu un être avec qui la vie quotidienne était un enchantement (avec les difficultés inhérentes à la vie!) comprennent que c'est très court... Ce départ est récent, contrairement à ce que pourraient dire les autres.
La douleur, la colère, le ressentiment, la peine, la tristesse sont des sentiments totalement normaux, en ce moment de ton deuil.
Ce travail de deuil est long et c'est tout a fait normal. En fait, je te dirais, non pas pour te faire peur mais pour te rassurer que ça prend de 2 à 3 ans, quelque fois plus, avant de sentir le réel goût de vivre, de trouver du plaisir à l'extérieur du fait que notre conjoint soit décédé. Parce que avec les temps, on arrive réellement à intérioriser sa présence, au quotidien, dans notre corps, dans notre âme. Il fait partie de nous. Et c'est très rassurant et doux.
Après 6 mois, tu as à vivre autre chose. Je crois vraiment que tu fais ce qu'il faut faire: chercher à l'extérieur des personnes réellement soutenantes, qui comprendront que tu as besoin de répéter ton histoire, autant que tu veux. Et personne ici ne se fatiguera de t'entendre dire encore que tu vas mal, que tu l'aimes.
Parle-nous de ton Pascal, encore: quel homme était-il? Que faisiez-vous ensemble?
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Tu as vu les vidéos accompagnant le site? Ils sont excellents! Moi, ils m'ont presque sauvée :)
Ici la série: http://traverserledeuil.com/etre-accompagne/les-modules-daccompagnement
Ils sont assez courts, 9 modules en tout, avec 4 ou 5 vidéos de 4 à 5 minutes chacun.
Le premier module:
http://traverserledeuil.com/etre-accompagne/les-modules-daccompagnement
Un autre qui m'a carrément ôté toute forme de culpabilité face au temps que ça prend, c'est celui du psychiatre Dr Fauré. Tout en douceur:
http://www.inrees.com/videos/190/
Le fait d'avoir vu des hommes, des femmes parler de leur deuil, avec amour, est soulageant. Et même pour quelques minutes, ça vaut la peine :)
Courage!
Caro xx
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Bonjour Paceli,
Bruno est parti il y a presque 5 mois et je pleurs aussi presque tous les jours. La perte de Pascal a été brutale comme pour celle de mon chéri. C'est très difficile et il nous faudra du temps pour essayer de voir une lumière au bout de notre route. Mais cette lumière, la sérénité existe au bout du chemin de deuil.
Je pense qu'il faut oser parler de Pascal autour de toi. Ne pas faire comme si de rien n'était ou qu'il n'avait pas existé. Même pour tes enfants, c'est aussi une manière de faire sortir et "user" ton chagrin et le leur. C'est très bien expliqué dans les vidéos que Caroline te conseille.
N'hésite pas à nous confier ta peine. Ne reste pas seule et surtout prends soin de toi.
Je t'embrasse
Claire