Bonjour Sylvie,
La perte de notre moitié est terrible. La longue maladie dont souffrait Claudine, nous a permis si j'ose dire, d'envisager le pire, maintes et maintes fois. La dernière ayant été au mois de janvier. Là nous savions que l'espèrance de vie ne dépasserais pas 6 mois.
Nous en avons parlé de cette fin prochaine. En premier lieu elle me l'a écrit, car comme moi elle avait fait des recherches sur internet suite au compte rendu du scanner. A la suite de ce petit mot, nous avons décidé de nous battre en commun. J'ai d'ailleur poussé un peu plus loin en réservant notre voyage en Corse pour le mois de mai, date de son anniversaire, le 24, et avions convenu avec les enfants de fêter cet anniversaire le jour de la fête des mères. Malheureusement, nous n'avons fêtés, ni l'un ni l 'autre car Claudine est rentrée à l'hopital pour faire une ponction d'ascite le jeudi31 mai. Elle est dédèdée le lundi 4 juin, à 14heures.
Cela a été un coup trés difficile à surmonter, mais j'ai eu la chance de lui dire que je l'aimais avant qu'elle s'en aille. Elle est morte dans mes bras. J'étais auprés d'elle depuis 10h30 ce jour là.
Mais que dire de la brutalité d'un suicide. Aucun retour possible. Le constat de la part de celui qui reste, et une immense foule de questions qui malheureusement resteront sans réponse objectives. Il y aura des reproches, de la culpabilité, mais il n'y aura pas eu ce bonheur de partager les derniers moments de vie. C'est instant là est inoubliable.
Je te souhaite de tout mon coeur de trouver un peu d'appaisement dans ces instants, et du réconfort aprés de tes enfants. Pas de bêtise, d'ailleurs tu le leur a promis., et puis la vie  se chargera de te faire avancer, tout doucement. Ne pas brûler les étapes, sera seait encore plus long et pénible à surmonter.
Tendres pensées.
Marcel, l'éternel amoureux de sa Claudine.

Ma chère Sylvie,
Je mesure l'étendue de ton chagrin et je comprends ta culpabilité. Tu as écrit "37 ans de bonheur". C'est donc que ton mari savait que tu l'aimais, ne te reproche rien. Je pense qu'on fait tous de son mieux, avec notre humanité, tout simplement. Mais on a beau savoir tout ça, on pense toujours qu'on aurait pu faire mieux. En fait on se sent coupable de ne pas avoir empêché nos amours de disparaître. Et c'est vrai, on se sent anéantie, perdue, on se demande quel est le sens de notre avenir sans eux. Mon entourage et les messages que j'ai reçus en une petite semaine ne cessent de me dire que j'ai la force de prolonger ce que mon mari et moi avions construit avec la puissance de notre amour. Le chagrin me poursuit, me terrasse jour après jour, comme toi, comme tous ceux qui s'expriment sur ce forum. Je m'apaise en me disant aussi que mon époux a fini de souffrir de ses maux. Mais ma souffrance à moi de ne plus le toucher, lui parler, le voir, le savoir là est si intense que la douleur est physique. Je me sens broyée. Moi aussi, j'ai la tentation de le suivre. Mais mon fils est là avec son propre chagrin et je me dois de l'aider. On me dit qu'il faut du temps, qu'il faut prendre soin de soi. Je vais donc faire confiance, me faire confiance. Le soir, je relis et relis les centaines de petits mots tendres que nous nous laissions. Je pleure mais c'est comme un flashback sur la vie d'avant, quand tout allait si bien. J'en souffre et ça m'apaise quand même un peu. Je nous souhaite à tous la force, le courage d'entrevoir un coin de ciel bleu. Merci à tous ceux qui ont bien voulu me laisser une réponse. Je vous embrasse.

Bonjour, chère endeuillée,

Ce que tu dois faire? Peut-être en parler à quelqu'un en qui tu as vraiment confiance? Qui le connaissait?

Qu'est-ce qui te fait du bien? Marcher, aller prendre un café? Rester seule? Écouter de la musique?

Il faut que tu prennes le temps d'avoir quelques moments de soulagement, de douceur durant ta journée et surtout, surtout, croire dur comme fer qu'il y aura un soulagement plus permanent d'ici quelque temps. Ne te mets pas de pression, ne te dis pas "dans 6 mois, dans un an, dans 6 semaines"... vis au jour le jour:

Une sorte de yo-yo:

- des moments de peine extrême
- des moments de petites douceurs
- des rencontres
- des moments de solitude

Le tout, en recommençant, et te disant que oui, le deuil, c'est pour la vie, le souvenir de l'aimé sera toujours présent, il ne mourra jamais dans ton coeur, mais l'intensité de tes émotions seront moins fortes d'ici peu, je te le jure, je l'ai vécu très très fort.

Je t'embrasse et te souhaite un soulagement, pour samedi.

L'espoir nous soutient,

Tendresses,

Caroline de Québec

Bonsoir Sylvie,
C’est ma fille qui a mis fin à ses jours.
Avant de venir sur ce forum, j’avais lu :
Après le suicide d’un proche – vivre le deuil et se reconstruire
Christophe Fauré : Albin Michel 2007
et je m’y suis retrouvée.
Es-tu allée dans la rubrique « après le suicide d’un proche » ? Tu y trouveras des femmes dont l’histoire ressemble à la tienne.
Oui, prends soin de toi, suis les bons conseils que tu as reçus et force-toi à manger. Il ne faut pas tomber dans l’anorexie !
Tu dis que ton mari souffrait d’une dépression. Alors, il n’a pas pu penser à vous ou bien il a peut-être même supposé que vous serez mieux, une fois que lui et sa maladie auraient disparu.
Mes meilleures pensées à toutes et tous

bonjour Gérard

Merci pour ce réconfort dont j'ai tant besoin. Je suis sure que pour m'en sortir, c'est justement de parler, de voir du monde, de ne pas rester seule, je pense à vous tous, vous Gérard, cela fait 4 mois je crois, et moi 2 , il va nous falloir beaucoup de temps , mais quelques paroles nous réconfortent.
Merci, merci, merci
Bonne journée

Sylvie

Marcel, Gérard,

je vus lis, mais depuis mon réveil à 8 h ce matin, mes larmes coulent, c'est plus fort que moi, j'essaie pourtant, mais il me manque
trop .  que faire pour s'en sortir !!!
allez, je vous laisse,
amicalement

sylvie

Doromandre,


Ouvres ta boite mail. Tu recevra un message de ma part qui t'explique comment entrer en contact avec les autres grace au MP

Bises

Malika

c'est la ligne juste avant, en fait, la première ligne "envoyer un message"
courage à toi
Claire