Anne-Marie, Marcel, Méduse,
Merci du fond du coeur pour vos réponses qui me réconfortent déjà. J'ai parcouru les autres messages du site et je constate que je ne suis pas seule dans le malheur qui me frappe. J'ai la chance d'être entourée : une soeur exemplaire qui ne m'a pas lâchée ces dernières semaines, un fils super, des amis de très longue date qui me tiennent la tête hors de l'eau. Je crois que je ne dois pas me plaindre et j'ai un peu honte d'avoir cédé à une sorte de panique. En fait, cela fait 12 ans que mon époux lutte contre plusieurs cancers, mais il a eu une fois 7 ans et une autre fois 2 ans de rémission. A chaque attaque de la maladie, il a montré une telle force pour se battre et se remettre qu'on avait fini par le croire invincible. Jusqu'au dernier moment de ce dernier cancer, on a espéré, on n'a pas voulu penser au pire. Et à la fois, on voyait bien que cette fois, il ne gagnerait pas le combat. Ces deux années ont été une succession d'épreuves presque sans répit. A la fin, il n'en pouvait plus et je crois que je lui dois de me sentir apaisée du fait qu'il ne souffre plus. Est-ce égoïste d'avoir mal de ne plus le savoir à mes côtés, de ne plus le voir, de me dire qu'il ne reviendra pas, ce qui me fait hurler de douleur ? Peut-être... Mais je l'aimais tant, c'était quelqu'un de si bien. Plus jamais, je ne connaîtrai cette qualité de relation, d'amour. Tu as raison, Anne-Marie, je dois prendre soin de moi, ce que je ne fais pas. Je n'arrive pas à manger, je dors peu. Il n'aurait pas voulu ça. Je dois me reprendre pour lui. Mais j'ai si peur, si mal.