6 mois vendredi dernier. La même météo cataclysmique.
Jeudi soir nous sommes allés sur la tombe de Xtophe avec mes 3 fils présents, nous l'avons nettoyée, frottée (c'est un tombeau acheté par mes parents il y a longtemps, il était vide). Enfin son nom y est gravé. Nous avons ouvert du pétillant de son village natal et avons bu un verre tous ensemble, c'était un très bon moment. Très doux. Nous sommes rentrés sous l'orage et la tempête et avons fini la bouteille au coin du feu avec un ami qui était passé nous rendre un service.
Nous allons pour le mieux je crois.
Je suis toujours dans un état inhabituel, ma mémoire me joue toujours des tours, je ne peux toujours pas lire.
J'ai toujours des moments d'intense émotion mais je crois que je ressens aussi une certaine sérénité nouvelle qui pointe son nez.
Après des tâtonnements avec les enfants nous avons trouvé nos repères et chacun fait en sorte que nos relations soient les plus faciles et douces possible malgré les hauts et les bas de chacun. La maison est presque toujours pleine, c'est un peu fatigant mais en même temps nous avons chacun besoin de nos amis à des moments différents et nous sommes nombreux alors nous restons tolérants.
Le plus dur ce sont toujours ces premières fois, ces étapes, ces moments que l'on anticipait et prévoyait à deux et que je me retrouve à vivre seule.
Les bons moments ne le sont plus qu'à moitié. Les mauvais le sont doublement.
Mais ce qui m'a fait le plus de bien c'est le message de mon fils aîné sur les réseaux ce 4 juin :
"Six mois plus tard, je me suis réveillé à 7h alors que je pouvais faire la grasse matinée et impossible de me rendormir. Dehors la météo est exactement la même, comme un petit clin d'œil la même tempête que celle du vendredi 4 décembre nous tombe dessus.
Mais nous on a bien avancé en 6 mois. Les petits font leur vie, grandissent beaucoup (trop), maman continue à donner des ordres pour refaire telle ou telle partie de la maison, installer des plantes, des pots, changer la déco. Je conduis le camion de papa, de Biarritz en Bourgogne puis à Paris. R est en autogestion à Paname, S a un travail pour l'été et une alternance pour l'année prochaine. Le BO frappe à la porte du top 14, Alaphilippe est toujours champion du monde et papa est vraiment mort. Son nom est enfin gravé sur sa tombe, le covid est toujours là mais nous on avance, et on avance bien.
Grâce à ma maman, intangible dans la tempête et qui jette toutes ses forces pour qu'on continue à mener nos vies, grâce à G et sa serviabilité incroyable, à Let sa bonne humeur, à R et sa poésie, à S le bricoblagueur, à Amatxi et Aitatxi si présents, à Jean Paul et sa gentillesse, à Mamie la robuste et son ouverture d'esprit hors du commun, et grâce à tous nos amis à nos côtés, je me sens bien et heureux.
Ni inquiet pour l'avenir, ni inquiet pour ma famille et j'arrive à penser à mon père de manière joyeuse, sans rien regretter.
Mon seul stress pour le lendemain vous paraîtra bien futile, mais c'est vraiment important que Biarritz gagne la finale de Pro D2."
Voilà.
On avance bien.
Et j'espère que vous aussi mes frères et soeurs de douleur.
Thérèse