Cher Stéphane, je reviens vers toi.
Tu te trouves en profonde détresse, c'est certain. N'aies crainte, beaucoup vivent cela ; moi le premier, j'ai connu, j'ai vécu, j'ai souffert.
Je ne dirai pas : ça y est, c'est fini. Oh non. La plaie n'est pas encore refermée, loin s'en faut.
Par contre tu as une chance. Tu parles de Dieu, donc tu crois... Alors, juste en passant, je te dis : profites-en ! A toi de prier, pour elle d'abord, pour tes enfants, pour toi. N'aies pas peur de te confier, également, à tous ceux qui portent en eux leur (vraie) foi ; qu'ils t'incluent dans leurs intentions. Je t'assure, tu te sentiras mieux...
En ce qui me concerne, j'ai (nous avons) été aidé(s) (spirituellement) par un important nombre de gens qui ont compris mon (notre) désarroi. Aussi, je serais prêt à parier que la douleur a été bien moins forte.
Qui plus est, j'ai souvent l'impression que NICOLE, mon épouse, est derrière moi, répondant à mes questions, avec une toute petite voix. C'est déjà ça, ça fait du bien, ça aide. Ce n'est peut-être qu'une impression, mais cette impression me fait du bien.
Stéphane... il y a aussi autre chose dont je voudrais te parler.
En Août dernier, nous nous sommes retrouvés chez moi, en petit comité : 4 compagnons d'infortune.
La maison se prête bien à cela, puisque, avant la maladie de Nicole, nous faisions office de "chambres d'hôtes" (4 chambres de 3 couchages, 4 salle d'eau, 5 WC... Chauffage, climatisation, spa, jardin d'hiver planté d'agrumes, grand parc de 10000m2... Bref, le confort, quoi !
Bien sûr, comme tu peux le deviner, dès la maladie de mon épouse, nous avons dû arrêter l'activité, et la maison s'est immédiatement vidée, accentuant encore le côté triste de l'évènement.
Mon âge ne m'engage pas à relancer : l'activité de chambres d'hôtes n'est pas de tout repos. Beaucoup de choses à assurer, si on veut que la qualité soit au rendez-vous. En fait : c'est un "job" de petit hôtelier.
Par contre, l'expérience (bien réussie) du mois d'Août, m'a amené à penser la chose différemment.
ALORS : Pourquoi ne pas convertir l'activité en GITE ? Cela voudrait dire que les occupants apporteraient leurs draps, leur linge de toilette, assureraient leur ménage, confectionneraient leurs repas (cuisine mise à leur disposition), bénéficieraient de toutes les commodités de l'établissement, moyennant une petite participation journalière, pour subvenir aux dépenses d'eau, d'électricité, de chauffage, d'entretien etc.
Ce GITE.... connaissant toutes vos difficultés... j'aimerais bien le voir affecté à des "mini" groupes en recherche d'apaisement.
Ma Nicole, qui était une personne qui avait 'TOUJOURS le souci des autres', serait heureuse, je pense, de mon initiative.
Notre expérience du mois d'Août a été fabuleuse ; beaucoup d'échanges de discussion ; des pleurs ; mais aussi des moments beaucoup plus joyeux, qui nous ont bien aidés.
Pour info, nous avons fait "bourse commune", et chacun s'est affecté une tâche (cuisine, ménage, courses etc). Véritable ambiance de co-habitation à l'ancienne.
Pour l'instant, le projet sort de l'eau : mais il restera à affiner. Marie, l'une de nos participantes du mois d'Août, a de bonnes idées pour parfaire tout cela. Personnellement, je lui fais confiance.
Pour que le séjour soit bénéfique, il faudrait, je pense, s'accorder plusieurs jours.... mais nous en reparlerons. Les "bonnes" idées seront les bienvenues.
Force et courage à toi, Stéphane... Surtout, NE PAS BAISSER LES BRAS ! tu vivras, un jour, le "calme après la tempête" - Tes enfants t'en sauront gré.
Amitiés à toi.... amitiés à tous ceux qui souffrent.... aidons-nous mutuellement.
Jacques (Toulouse)