Bonjour Phil,
Moi j'étais au coté de mon Fanou quand il est mort.
Je lui tenais la main.
Et quand il a perdu connaissance, juste avant son dernier souffle, je lui ai parlé à l'oreille pour lui dire combien je l'aimais et qu'on était là près de lui.
J'était là où je voulais et devais être.
Et pourtant, je ne sais pas combien de fois je me suis repassé le film de ces derniers instant avec lui, avec le goût amer de ne pas avoir pu lui dire tout ce que j'avais encore à lui dire. Et pour cause, il m'aurait fallut tout le reste de notre vie, sans fin pour continuer à lui dire encore et encore combien je l'aimais.
Et puis, ce qui me manquera pour toujours, ce sont ces mots à lui.
Parce que dans la souffrance des dernières minutes, le manque d'oxygène, l'énergie et la concentration qu'il lui fallait pour essayer de respirer et surtout la peur terrifiante de sa mort imminente, il n'avait plus de mots.
Tout est traumatisme dans nos vécus, quels qu'ils soient.
Cela fait bientôt 11 mois pour nous, et je ne parviens toujours pas à réactiver nos souvenirs des jours heureux. Quelques brides quand je fais l'effort pour cela, mais sinon, ce qui reviens le plus facilement ce sont les derniers mois, ceux de la maladie et du malheur. Du traumatisme encore.
Tous cela, le temps, les larmes et la peine doivent l'user, sans doute. Je l'espère. Après, le souvenir des bons moments reviendra.
Courage à tous
Catherine