Thierry,
Comment te faire accepter l'idée inacceptable que cela va aller mieux.
C'était totalement impossible à admettre pour mois il y a encore quelques mois, et pourtant, aujourd'hui, je voudrais te convaincre.
Mon Pierre était l'Amour de ma vie, plus que cela, c'était mon oxygène, mon eau, ma chaleur, c'était l'amour, la tendresse, l'amitié, c'était mon héros, mon soutien, c'était, c'était ma vie.
Je l'ai perdu il y a 18 mois. Un cataclysme. Un tsunami. L'apocalypse.
Le chemin est long, difficile, pavé d'embûches, mais aussi avec des petites lucioles d'espoir, parfois, puis de plus en plus souvent. Un jour, c'est un sourire au lieu d'une larme en voyant une photo ou en pensant à un souvenir. Un jour c'est une envie, juste une petite envie, un tout petit projet, souvent pour lui, pour elle, écrire sa vie, notre vie, collecter nos photos et en faire un album, une envie de rester avec lui, avec elle, et de ne pas pleurer.
Ce sont des signes qu'il, elle, n'est pas loin, signes que l'on ne voit pas forcément au début, tant les yeux sont remplis de larmes.
Des hauts, bref, si brefs que l'on n'a pas le temps de reprendre son souffle, des bas profonds d'où il faut un courage phénoménal pour remonter. Puis, des hauts plus longs, plus doux, presque indécents, et soudain, des bas de nouveau, mais l'espoir de remonter est là, maintenant et peu à peu, moins de bas, plus de hauts...
On ne guérit jamais d'une telle perte, on la porte en soi, comme une plaie infiniment douloureuse, puis, comme un cadeau, une trace indélébile de notre Amour.
Les larmes sont souveraines, souvent, parler est indispensable, et prendre soin de soi, pour avancer, avec ton fils qui a besoin de ton soutien, et toi du sien.
Et nous, sur le forum, nous sommes aussi là, pour parler ou écouter.
Je t'embrasse fort, Thierry.
Marina