J'étais un jeune garçon de seize ans qui faisait le malin, je venais voir les « minottes » à la « cabine verte », un abribus. J’avais déjà commencé à « fréquenter » des filles, mais rien de très sérieux, j’avais remarqué cette superbe « minotte » blonde à la piscine « Katia », mais à seize ans, on fait le grand, et les filles de quatorze ans sont des « minottes ».
Je ne sais pas si on peut dire que c’était un coup de foudre, mais je sentais déjà battre mon cœur plus fort quand je voyais ce sourire de Katia qui me faisait littéralement fondre. Et Katia, elle souriait tout le temps, c’était sa nature, elle était joyeuse, rigolote, elle riait beaucoup et souriait tout le temps.
Alors j’ai commencé à venir de plus en plus souvent à la « Cabine verte ».
L’été suivant, à la piscine ou quand Katia et sa copine allaient à la mer en train, j’allais la voir en mobylette avec mes copains. Elle était si belle, toute fine, dans son maillot de bain noir, sa belle peau dorée, presque brune tellement elle était bronzée, ce qui faisait ressortir ses beaux cheveux blonds et ses grands yeux d’un beau mélange de gris, de bleu et de vert, je m’allongeai sur ma serviette, un peu plus loin, et je la regardais, par-dessous mon bras, discrètement, et je sentais mon cœur battre très fort, j’étais subjugué, et l’entendre parler, son accent charmant, son sourire éblouissant, j’étais amoureux.
Au cours de l’été 1977, elle était partie voir sa grand-mère, elle m’avait écrit, je lui avais envoyé une carte postale sur laquelle j’avais conclu par « je t’embrasse où tu veux ».
Mais je n’étais pas le seul prétendant, tous les garçons tournaient autour de cette jolie blonde qui souriait tout le temps, mais Katia était difficile, elle ne voulait pas que son premier amoureux soit juste un flirt sans qu’il se passe quelque chose, elle attendait...
Je me souviens de cette « boom », où un copain lui a demandé si elle voulait « sortir » avec lui, elle a refusé, par dépit il s’est saoulé et s’est enfermé dans une armoire, moi, j’étais content qu’elle lui ait dit non.
Un samedi après-midi, avec nos mobylettes, nous sommes allés voir « La guerre des étoiles » au cinéma. Ce jour-là, Katia était montée en car nous rejoindre avec sa copine. C’est ce jour-là, quand je l’ai vue me faire un signe de la main et son grand sourire, à travers la vitre arrière de ce car, que j’ai eu le vrai « coup de foudre », mon cœur s’est emballé, j’ai compris à cet instant que ça n’allait jamais s’arrêter.
J’aimais bien être près d’elle, je me souviens qu’à la « Cabine verte », j’aimais l’effleurer, ses bras, son dos, et je sentais qu’elle ne me fuyait pas, mais je n’osais pas, je crois qu’au fond de moi j’avais si peur qu’elle me refuse que je n’osais pas.
Katia n’était pas seulement belle, elle resplendissait, elle rayonnait, c’était un soleil, son sourire illuminait la vie. Et pas seulement pour moi, qui était amoureux fou, mais pour toutes les personnes qu’elle croisait, tout le monde était amoureux de Katia à sa manière.
J’avais pourtant une petite expérience avec les filles, des petits flirts, mais avec Katia, je n’y arrivais pas, je voulais trouver le bon moment.
J’ai passé mon permis en décembre, et je trainais de plus en plus souvent à la « Cabine verte » avec ma fiat 850.
Le 1er janvier 1978, j’ai passé la soirée avec Katia, mais il y avait un autre gars, qu’on connaissait et qui ne nous lâchait pas, je l’ai ramenée, elle devait dormir chez son oncle, près de chez moi, et elle m’a dit « je n’ai pas envie de rentrer », et moi, couillon, je n’avais rien compris, je l’ai laissée là sans rien dire. Et j’ai passé la nuit à me ronger les doigts.
Le lendemain, ce 2 janvier 1978 au soir, nous étions tous à la « Cabine verte », et elle allait rentrer chez sa grand-mère, et j’ai eu ces 20 secondes de courage, je me suis lancé. J’ai démarré la Fiat en trombe, j’ai ouvert la porte à sa hauteur, et j’ai l’ai appelée « Katia monte ! », c’était pas vraiment des plus romantiques, mais Katia s’est assise à côté de moi…
Je suis devenu ton amoureux Katia, tu es devenue mon amoureuse, mon rêve est devenu réalité.
Je me souviendrai toujours de tes baisers sucrés au goût de miel, ta tendresse, la douceur de ta peau, tu sentais si bon, j’étais amoureux fou, je le suis toujours...