Bonjour!
Aujourd'hui, je souhaite aborder et approfondir un peu le sujet du manque.
En préalable, lorsque douleur et souffrance crues se sont retirées, progressivement durant ces 4 années de deuil au fil de mon cheminement personnel, apparaît ce manque : de serrer en vrai, en chair et en os ma fille, augmentant au lieu de diminuer...Le temps n'aide visiblement pas à nous absoudre de ce manque, au contraire, même, dirai-je pour moi.
Comment faire avec ce truc? Je n'ai pas vraiment encore de réponses, seulement des actes qui transpirent cette difficulté. Je m'explique : féru de moto, j'en ai toujours eu une plus ou moins roulante dans un coin de mon garage. La dernière est une petite 125, chinée, restaurée et bricolée, mais sympa, une Kymco Hypster pour les connaisseurs. ça coute pas cher, ni en essence, ni en assurance et ça passe l'envie de "prendre un peu le vent", avec, bien sûr, la puissance de mes anciennes bécanes en moins (j'avais un moto Guzzy, 750, ça change!)...Et à l'époque de Javotte, vers ses 12 ans, une vielle BMW R 60. Quel plaisir ce fût de l'emmener en grande balade un jour! Elle "kiffait" grave! J'avais oublié ce moment.
Et, avant de me le rappeler, ce moment délicieux vécu avec ma fille, en chinant sur le bon coin, je tombe "par hasard" sur une R 60, parfait état, top, réplique exacte de celle que j'avais alors, et pas trop cher (4800 quand même!)...Et une envie irrépressible de l'acquérir, je ne savais pas pourquoi, étant sagement content de ma petite 125 actuelle, suffisante à me passer l'envie quand elle me prend...ça pollue pas trop, consomme très peu et bien suffisant à manipuler question poids, quand je la range!
La clef est venue quand je me suis rappelé de ce super moment avec ma fille, comme si les objets pouvaient me restituer la teneur de ce moment....Non que ce soit interdit de se le permettre, mais le risque est là : cette soif est inextinguible et la soigner, l'abreuver par des objets risque d'être sans fin. Après l'achat (non réalisé, du coup) cela aurait été autre chose et encore autre chose....Ce manque est sans fond, ne se remplira pas de vrai, comme je le voudrai, dans cet espace de deuil bien logé dans mon inconscient....Vous connaissez ma position : quand ça émerge à la conscience, ça soulage, malgré la douleur associée, toujours présente mais bien moins "totale".
En prendre conscience m'a aidé à surmonter cette difficulté, il y en aura d'autres, mais la "consommite" ne me semble pas la bonne solution.
Allez, courage à nous toutes et tous.
Bizs.
Pascal.