J'ai eu un "désaccord" avec le médecin que j'ai consulté, Eva, il y a quelques mois, alors que je me retrouvais propulsé dans des états maniaques (perte de sommeil, tabagisme, bouffées de larmes..), dès les débuts de l'écriture de mon livre. Il a utilisé le terme de "stress post trauma", je lui ai répondu que pour moi cela était plutôt un "retour du refoulé". Peu importe la qualification de cet état : il m'était utile pour revivre ces moments dramatiques et, comme me dit un ami, c'était volontaire. Avec le recul, le terme "volontaire" n'est guère plus adapté. Cet état fut résultat d'une convergence, en fait, dont une bonne partie n'était pas plus consciente que volontaire, Ce qui est difficile, c'est l'absence de repères autres que cette qualification médicale qui nous oriente vers du pathologique alors que c'est une capacité d'apaisement qui se manifeste, et se traduit par une possibilité d'affronter le grand douloureux, d'accepter l'état qu'il implique et le fil de solidification que cela nous propose, à ce prix le "volte". Le "face", à mon avis, s'enracine petit à petit dans ce "volte", terme pas si lointain de "volontaire", finalement. Pas loin d'une année après ce début d'écriture de bouquin, je comprends qu'il est impossible d'éviter cette alchimie, et je deviens de plus en plus convaincu que c'est un chemin d'apaisement qu'ouvre en nous cette alchimie, car nous sommes alors suffisamment solides pour le vivre, sans pour autant en être conscients. Cela n'exclue absolument pas de porter grande attention au bouleversement de ce passage qui dure sans révéler sa finalité....Je crois qu'il est utile de partager cette complexité, cela peut aider, j'espère. Quitte à un retour aux traitements de soutien dans un protocole médical, dont, d'ailleurs, je n'ai quasiment plus besoin, maintenant. Quelle sera la prochaine étape? Aucune idée.
Bizs à toi, Eva, tiens bon.
Pascal.