Salut.
Joli façon de se dire bonjour. Salut. ça lut. J'aime bien cette gymnastique verbale, petite mise en jambes et footing de l'esprit.
Notre allié, l'inconscient, soit-il collectif ou singulier avance masqué. Lui, les masques, il n'a pas besoin d'attendre un stock, comme le rêve, DCD, bon moyen technique de se rappeler son principe "Déplacer, Condenser, Diffracter", il suffit de s'entraîner un peu pour saisir les liens qu'il nous tend.
Inconscient propose et moi dispose, dénie, sublime ou pathologise, c'est selon l'état des lieux...Alors, comme nos guiboles, une petite mise en jambes, ça fait le plus grand bien.
Ce que j'ai bien aimé dans l'approche en thérapie familiale, c'est l'idée de démarche anthropologique à mettre en premier mouvement. Les premiers systémiciens, en Italie, ne se souciaient pas de ce qui se disait, écran à ce qui se faisait.
Ils cherchaient ce qui "méta-communiquait". et comment ça circulait. En gros, vous allumez la télé et couper le son.
Ainsi, ça lut, ça lut au-delà du verbe pour saisir ce qui ne se disait pas mais dominait dans les interactions familiales.
Au début où je me frottais à cette approche, j'étais presque parano, peur de rater un portillon, peur de me laisser berner, peur de ne pas savoir aider, maîtriser ou simplement comprendre le problème.
Ce n'est qu'avec le temps et la pratique que j'ai assoupli cette crainte : puis vint grande claque. La mort de ma fille.
DCD. Déplacée, en Indonésie, Condensée, morte en 3h, Diffractée, explosée en nous en millions de bouts de souvenirs de ce qu'elle fût. Mais ce n'était pas un rêve : une dure réalité. Un cauchemar et un enfer.
Et ça a coupé le son. Un vrai caisson d'isolement, Grand Deuil, on est seul, tous. Seul(e)s. Non seulement personne ne sait vous tendre la main, mais vous-même vous ne savez pas vous tendre la main vous-même et refusez toute illusion.
Vous coulez. dans les larmes, le chagrin, la désespérance, le souffrance, le manque et j'en passe.
Salut. Planche de salut. Quelle sera la planche de salut qui fera bouée pour arrêter de couler? Les mots. C'est vraiment bien vu d'appeler ce forum "les mots du deuil". Fil qui tient. qui nous rend dépendants. Et cette dépendance, elle fait sauvetage. Pourquoi j'ose y parler de BD? C'est simple, une BD, c'est un dessin avec des bulles. On voit et on lit.
ça imprime ce double langage qui nous conditionne, avec cette idée de bulles propres aux noyés qui expirent leur dernier souffle face au dessein que destin leur attribua.
C'est aussi pour ça, que dans mon bouquin, j'ai alterné propos et ressentis de mes tableaux, dessins et "sculptures".
Inconscient est atemporel. Il ignore la mort, le temps, l'espace, champs propres au conscient. Ce "faire" est planche de salut pour un "ça lut" ce qui fût. Et là, il ne s'agit plus de jouer avec les mots, mais de les écouter, de les partager, de les modeler. La sculpture du vivant, pour paraphraser Mr Ameisen, pour qui j'ai le plus grand respect.
Grand Deuil apprend au moins une chose : l'arrogance du "Savoir" est à mettre au couloir.
Bah, vu ce que je vois à la télé quand je coupe le son, y a du boulot, mes cocos!
Embrelacements Faïkiens (pardon Faïk, je n'insisterai plus sur ce plein droit, ici, l'honnêteté circule avec son amie, solidarité).
Pascal.
PS: je viens de lire que le courrier va re-circuler...PTT/la banque postale re-marche. Mille mercis aux factrices/teurs!
Je vais pouvoir envoyer book aux adresses que je reçois en MP...ça c'est mots qui circulent! Et pour les personnes que je remercie en fin de book, pardon si j'en ai zappé, ça peut arriver, j'ai fait ce book en état un peu second, pitié, laissez votre surmoi au placard! Gratuits les 100 premiers, environ, je ne suis pas apothicaire, le reste suffira à équilibrer mon budget au fil du temps et honorer mes engagements. N'importe comment, vous le savez aussi bien que moi, "on" arnaque pas les morts. Et j'aime bien être en paix de ce côté-ci de ma vie.