Beaucoup de points communs Chris !
Jardiner, j'aimais ça avant que les douleurs m'en empêchent, et là, je m'y remets avec plaisir, je me dis que papa serait soulagé de ne pas avoir ça à faire, on avait chacun nos rôles. Aujourd'hui h'ai encore passé 2 heures à arracher du lierre, c'était un de mes rôles. je commence par les arbres les plus touchés, et surtout les murs ... et je parle à papa, je lui dis de se rassurer ^parce que je ne vais pas laisser la maison pourrir à cause de l'humidité engendrée par le lierre, que je ne vais pas laisser les rosiers, ses rosiers qu'il aimait tant, se faire étouffer par du lierre. Et ça fait propre, et j'aime ça.
En rentrant de la mairie pour des papiers ... je me suis fait traiter en sous-entendus de débile parce que ça ne se fait plus ... sauf que l'assurance me le demande pour l'assurance invalidité décès ... et en rentrant, dégoûtée parce que cette démarche de téléphoner m'avait rendue malade d'angoisse, parce que aller dans cette mairie me rend tout aussi malade, j'ai avalé 8 comprimés d'anxiolytique ... soit la dose de 3 jours; ça ne m'a même pas permis de dormir, juste un peu calmée tellement j'étais mal de tout ça, de tous les bâtons qu'on nous met dans les roues alors que c'est déjà si dur ... alors, au bout d'une heure sans dormir, je suis sortie me défouler sur le lierre !
Je comprends que le fait d'avoir encore votre maman vous a aidée, et surtout les enfants et tout le reste.
Mais la peur de la trouver dans cette flaque de sang ... cette fois, pour la vôtre comme la mienne, elles étaient conscientes, mais moi je n'en dormais plus de peur de ne pas entendre, et puis, là, c'était le nez et les lèvres qui ont pris, mais ...
Je pense que vous avez aussi fait tout ce que vous pouviez et certainement plus encore.
Mais quelle satisfaction, de pouvoir le faire, n'est-ce pas ? Au moins, on a notre conscience pour nous. Bien sûr, pour ceux qui sont trop loin, c'est difficile, je sais que mes frères sont partagés, il y a le fait qu'ils ne peuvent pas géographiquement, qu'ils ont fait tout pour nous aider autrement, à distance, les courses livrées, les démarches par internet, etc, mais ils n'ont pas vu mes parents se dégrader, et ça s'est passé si vite que je pense que pour eux le choc a été encore pire.
Bien sûr, chacun réagit à sa façon, moi, j'avais besoin d'être là, au courant, d'agir et d'être actrice des soins, à mon échelle bien sûr ... mais pour les papiers, je craque.
Qu'est-ce qui vous angoisse dans la conduite ?
La peur de n'avoir personne à qui demander secours en cas de pb maintenant que vous êtes seule ? Est-ce que c'est directement lié à la perte de votre maman, est-ce que du coup, vous n'en voyez plus l'intérêt ?
Pour moi, ça fait depuis que j'ai subi du harcèlement moral au travail, la concentration n'étant plus du tout au rdv, je n'ai pas voulu faire prendre de risques aux autres conducteurs, et j'ai arrêté progressivement, de toute façon, je restait enfermée dans le noir chez moi. Au bout de 10 ans, j'ai essayé, parce que maman avec son arthrose, je pouvait plus vraiment prendre le bus ... mais tout avait changé, je ne reconnaissais plus rien et j'ai vite lâché, me contentant de mes petits trajets à faire avec maman ! Là, il va falloir que je reprenne ... mais je n'ai plus la force, plus l'envie, tout va trop vite, tout a changé, et je me sens enfermée dans la voiture, sur les routes. Trop de mouvement, de bruit,n de vitesse, et peur ne pas réagir à temps. C'est contradictoire, car tant que je soignais mes parents, j'étais très réactive, mais là ...
Je ne sais pas si ça peut fonctionner pour vous, on m'a conseillé de soit reprendre les trajets que je faisais avant, peu à peu, un peu plus loin chaque jour, genre TCC; soit de reprendre qq leçons de conduite, pour reprendre en assurance, en réflexes, apprendre les nouveautés dans le code, et revoir un peu les évolutions des routes qui se sont construites et ont été modifiées. pour le moment, j'ai fait un gros effort en emmenant maman à ses rdv ... je ne peux pas faire tout à la fois.
Moi c'est le sport qui, curieusement, alors que maintenant j'ai tout le temps et tout loisir de le faire qd je veux, qui ne m'attire pas. Chez le kiné, ça va encore, mais seule ... je n'arrive même plus à aller dans la forêt ... il va falloir coûte que coûte, car c'est mon anxiolytique le plus efficace cette forêt !
Pour revenir à ce que vous dites sur l'âge,; je me demande aussi, en me rappelant des paroles de mon frère, que, avant un certain âge, il est clair qu'il manque le soutien dont on a besoin pour se construire, et qu'après un certain âge, ça fait aussi échos au fait que c'est nous qui sommes maintenant la génération la plus ancienne ... et puis, on a tout sur les épaules, et, il faut l'admettre, moins d'énergie aussi.
Bon, ceci-dit, avec les beaux jours qui arrivent, peut-être que je jardinage vous tentera à nouveau ?