Bien d'accord avec vous Rosel, ce n'est pas une vie, mais cette clientèle vous oblige à vous lever et à tenir debout, c'est
une béquille en quelque sorte !
De même que dans quelque temps ces obligations actuelles, bien lourdes pour une seule personne, après la perte d'un
être si cher de surcroit, de votre partenaire, vous permettront, le temps de céder cette affaire, d'envisager une autre continuité
pour vous-même.
Comme pour vous tout me pèse, me lever, prendre une douche, entretenir mon appartement, laver un peu de linge, je ne cuisine plus pour moi, je ne vois plus personne.... Tout est devenu d'une telle pesanteur qu'il me faut faire violence sur moi-même pour
garder la tête hors de l'eau - moi qui m'occupais de ma mère et de ma fille, parties toutes deux à sept semaines d'intervalle -
parce que je ne peux accepter que ma fille ne soit plus, que nous ayons tous raté quelquechose !
Ma fille qui adorait plus que tout ses deux enfants et qui, dans un moment de perte de conscience, pourtant, les a quittés...
Qu'en penseront-ils plus tard ? Je ne cesse de penser à elle, je ne cesse de penser à eux ! Je ne peux ne pas me culpabiliser
même si je ne pouvais interférer dans sa vie de femme et de maman.... ce dont je ne suis pas convaincue du tout en tant que mère,
j'aurais dû le pressentir, j'aurais dû intervenir....
Ma grande fille, mon unique enfant que je pleure quotidiennement depuis neuf mois, ne saura jamais combien je l'ai aimée,
combien j'aurais voulu la sortir de son marasme, suite à ses déboires d'abord conjugaux... qu'elle occultait mais que nous aurions
dû, pu, percevoir moi et ma famille....
Je vous souhaite de tout coeur de vous préoccuper enfin de vous-même, de vous apporter un peu de répit, de plus d'attention.
Même dans votre douleur, vous avez droit au respect de vous-même, le droit de de vous aimer, comme l'aurait voulu celui que vous avez aimé qui vous a aimée... avant qu'il ne sombre dans ce grand trou noir !
Autorisez-vous enfin à penser à vous, à vous traiter avec bienveillance, à exister pour vous !
Affectueusement.
Mamm'j