Re: RAPHAËL, je t'aime. Papa
Envoyé par: souci
Date: dim. 5 avril 2015 12:57:30
Sept heures du matin, zéro degrés, l'herbe du jardin givrée.
Seulement les primevères pour me fêter Pâques, les bourgeons ne sont pas sortis.
Mes jeunes viornes obier fleuriront-elles cette année ?
Mes échinacées pourpres ont repris, mes pavots roses ont péri.
Trop d'humidité, sans doute...ici bien plus au nord, j'apprends quelles fleurs s'acclimatent, car les indications de rusticité des manuels ne remportent pas tous les paris...
Mon "fond de jardin" est constitué d'espèces botaniques champêtres, locales... j'ai ôté l'épicea, trop vert, trop sévère.
Epiceas naturels sur les crêtes de notre horizon, heureusement mélangé aux mélèzes et à diverses feuillus: pas mal de bouleau, de chêne, de frêne.
Ainsi l'automne est paré d'or.
Notre terrain de onze ares, en légère pente descendante, est ceint d'arbustes: noisetiers et charmes, surtout. il y a une espèce que je n'ai pas identifiée, que j'ai pour projet de multiplier, il donne en mai des élégantes et tombantes grappes de fleurettes blanches.
J'aimerais un hamamélis, qui fleurit tôt et bien plus subtil que le forsythia, trop répandu à mon goût.
Le fond floral du jardin recense les jolies sauvageonnes de la région: knauties, ancolies, mauves, centaurées, bugle rampante, compagnon rouge, brunelle, achilées roses...
Des Roses, oui j'aimerais en placer, en harmonie avec ces chahuteuses...et des pivoines, aussi, il en existe des superbes, j'ai un livre rien que sur les pivoines.
Et bien sûr, dans mon jardin, "madeleine de Proust" de mon enfance, le prunellier et l'aubépine.
Il faudra que je réintroduise des mûres.
On cueillait plein de mûres délicieuses en accompagnant mes grands-parents aux champs.
Et l'églantier, aux roses paysanes, délicatement échevelé.
J'étais trop jeune pour aider à faner.
Je pédalais comme une dératée sur mon petit vélo, soulevant la poussière du chemin de terre bordé de haies mystérieuses.
La nuit, je rêvais qu'il y avait "un loup", là derrière ou dans le fond noir de la grange.
Pour le goûter, on s'asseyait sur des rondins, près de pommiers noueux.
On se passait un café tiède dans le gobelet du thermos et on mordait dans une tartine aux arômes de foin.
Tu sais comment on les appelait, s'il restait du café et du pain au retour du champ ?
Du pain de coucou et du café d'alouette.
Charmante et authentique poésie de nos aïeux.
Merci, ( F), de m'avoir accompagnée lors de ce petit tour matinal.
Nos archanges dormaient encore...je n'ai pas fait de bruit.
Plus tard, j'ai un peu parlé à mon frère au téléphone... c'est très difficile de "Lui" en parler... La peine des autres accentue encore sa propre peine (?)...alors il change de sujet, et je me retrouve comme idiote de ne pas pouvoir l'apaiser...Je sais bien qu'il ne sera plus jamais heureux "comme avant", mais j'aimerais qu'il se sente heureux malgré tout...
Peut-être que tu sauras m'aider à l'aider, (F)... je suis triste.
Ca va passer.
J'ai des coutures à faire, et une liste de plein de trucs en plan.
Au revoir, Martine.