Federico... La vague un peu plus douce, la vague un peu moins moche... qu'on aimerait faire durer... qu'on aimerait retenir... et puis cette saloperie de paradoxe... qui fait que plus on essaye de retenir une chose, plus on a peur de la voir s'enfuir... plus la chute se précipite... Je connais ça aussi. Trop bien. Et on a beau savoir, connaitre, être expert de la théorie, ce n'est pas en lisant qu'on apprend à nager.
Mais une fois la rage passée, la rage légitime liée à l'assaut de cette nouvelle vague, regarde autour de toi et rappelle toi que tu n'es pas seul, à surnager dans cette mer(de?) houleuse... C'est tellement éreintant, la souffrance, le manque... et aussi: cette sensation d'échec. Sans cesse renouvelée. On fait comme on peut.... On fait comme on peut... On boit la tasse, on fait quelques brasses, on prend confiance, on ne voit pas le rouleau déferler... on boit une autre tasse... On apprend à faire la planche, puis on en a marre, de se laisser ballotter, alors on essaye, de nager encore, sans trop savoir vers où... On apprend, tout de même. Un peu. A nager, à surnager. Mais la leçon est tellement longue, complexe... que personne, pas même nous, ne peut nous reprocher de ne pas y arriver. De ne pas toujours maintenir le cap. De se laisser submerger. D'avoir l'impression qu'on n'avance pas, qu'on n'a pas quitté la case départ.
Sois juste certain que la mer est remplie de gens qui pataugent à tes côtés, et qui ont autant besoin de toi que tu as besoin d'eux pour ne pas couler, pour trouver comment avancer, vers où avancer.
Je pense fort à toi, entre deux brasses et trois tasses.