Bonjour Krist et Christelle78,
Je me permets un petit mot parmi vous.
Un petit mot pour pour krist déjà ... Bravo de pouvoir reprendre un travail, je sais que ma psy m'a dit que travailler aide à ne pas penser, du moins, à penser à autre chose et donc prendre de la distance par rapport à notre tristesse ... certainement, je vois bien que lorsque je suis occupée, je ne pense pas à cette absence horrible ... mais avoir assez de concentration
et le rapport aux autres
Bravo.
Mes frères le font ... mais on ne parle pas, ou pas bcp, de papa et maman.
Et par rapport au suicide, Christelle78 ...
Je peux vous assurer qu'il y a des tonnes de raisons qui peuvent pousser à ne voir que ça comme "solution" ... ou disons "issue" car ça n'est pas une solution, je m'en rends compte maintenant.
Quand on en arrive à ne plus pouvoir penser faire autre chose que ça ... c'est que l'on n'en peut plus, mais ça n'est pas forcément qu'on veut quitter ceux qu'on aime, c'est qu'on ne peut plus supporter des choses, peut-être aussi qu'on ne peut plus supporter d'imposer à ceux qu'on aime de ne pas y arriver. Je vous dis ça après de multiples TS ou appels au secours,car parfois, c'est des appels au secours, sauf que parfois, on ne veut pas réellement mourir, mais l'organisme ne réagit pas comme une calculatrice ! Mes parents, qd je faisais ça, je ne voulais pas les quitter, je regrettais tjs de leur avoir fait du mal, mais pour supporter d'autres choses, je ne voyais que ça. Et c'était un dilemme ... les faire souffrir par ce que je suis, ou ne suis pas, par ce que je ne supporte pas, ou les faire souffrir de partir ...
Bref, pourtant, maman me soutenait, elle savait, papa était maladroit, ne comprenait pas le fond du pb, mais voyait ...
Je crois que le suicide, c'est tellement brutal, que c'est certainement le plus dur à vivre.
Cependant, personne de proche et d'aimant n'est responsable, du moins je le crois sincèrement. C'est la vie qui fait que ...
Et même quand on voit, quoi faire
Dites-vous que vous n'avez pas la solution à tout, malheureusement.
Et quand ça n'est pas un suicide, on se culpabilise aussi de choses qu'on n'a pas vues, peut-être, qu'on aurait pu faire, dire ...
Avec papa et maman, on faisait une espèce de personne à trois, une entité, et maintenant ils ne sont plus là ... il me manquent, je me dis sans cesse que si j'avais fait part de mes doutes au médecins ... puis que si j'avais consacré plus de temps à maman ... mais réponse du médecin : "votre maman avait toute sa tête, on ne pouvait pas l'obliger à ..."
Papa était tellement terrorisé par la psychose instaurée par les médias qu'il n'a pas osé prendre rdv chez l'ORL ... résultat, ils ne sont plus là ... alors ... maman qui s'est laissée glisser, on peut aussi dire, à la limite que c'est une forme de suicide, pourtant, papa, le médecin et moi,on a essayé de lui demander ... je l'ai même un peu "forcée" à la fin, de voir des médecins, de suivre ses soins ... mais elle en a décidé autrement, le jour de l'enterrement de papa, elle a décidé que ça ne serait pas possible ... on a fait ce qu'on a pu, c'était trop tard, elle avait en fait décidé dès le jour du diagnostic je pense, elle a fait le minimum pour rester le temps qu'il restait à papa et puis ... mais quoi faire ?
Alors, je m'en veux, mais ça change quoi ?? Je me rends malheureuse, je fais moi-même des bêtises ...
Bon courage, vraiment ... tenez bon, il le faut, en leur mémoire, nous le devons ...
Bonne journée ... pour vous, pour eux