Merci à vous trois, vos paroles sont déjà un merveilleux réconfort, je vous adore
kompong speu, j'ècouterai ta chanson ce soir^^
Je vous préviens ça ne vas pas être beau à lire, c'est quasiment insoutenable, je n'exagère pas, donc je tiens bien à le préciser: ça heurte profondément. Je vais censurer, occulter, "traduire" certaines paroles trop monstrueuses, le "peu" que je vais exprimer est suffisament abominable comme ça. Ca vas mieux depuis hier soir parce-que j'ai compris que je ne dois surtout pas me laisser démolir par ces propos, ce serait faire trop d'honneur au fou furieux qui les a tenus sans l'ombre d'une compassion. C'est lui qi devrait se sentir mal-mais quand on n'a pas de cœur ce n'est guère possible-donner prise serait perdre face à quelqu'un qui ne peux même pas avoir eu de bonnes intentions. Une envie de nuire, une cruauté gratuite si évidentes ne méritent même pas qu'on y pense.
Alors voilà: je passais devant mon ancien petit bistrot quand un homme m'a appelée. Je suis entrée, pensant que c'était amical-une fois de plus j'aurais dû me méfier, mais le type en question m'avait toujours paru sympathique jusqu'à présent...j'ai commandé un café et j'ètais contente de revoir Serge, le patron du bar, quelqu'un de très bien dont j'ai déjà parlé. Comme je pensais être comprise, j'ai confié ce que j'avais èprouvé le jour de la Toussaint, lorsque j'ai apporté des fleurs sur la tombe de Pierre, le sentiment de joie, de communion éprouvés.
Avec un grand sourire, le gars m'a demandé: "Allons, dis la vérité: t'avais pris trop de tranquilisants, t'avais fumé ou quelque chose comme ça? Tu planais complètement, non? Pierre, ce n'est plus rien, rien du tout, c'est des asticots." J'ètais tellement sous le choc de ces ignobles paroles que je ne pouvais même pas pleuré. Serge a presque supplié le bonhomme de se taire, mais il insistait...
Il m'a dit en gros que je ferais mieux de me tourner vers les vivants, de coucher à droite à gauche "comme tout le monde"
j'ai essayé de lui expliquer ce que très peu de personnes comprennent-je n'y reviendrai plus, promis, c'est juste pour situer: que je suis totalement incapable de dissocier l'amour de la sexualité, que je n'èprouve du désir, du plaisir que (et c'est ce qui me convient) quand je suis amoureuse, qu'en-dehors de l'amour ces actes ne m'ont jamais inspiré qu'un profond dégoût. J'ai toujours été comme ça et j'en suis heureuse, ça n'a strictement rien à voire avec le deuil. Je suis différente, ce n'est pas de ma faute. Pour rien au monde je ne voudrais changer ce que je suis et qui je suis.
Je sais que je n'avais pas à me justifier, mais c'était plus fort que moi; je ne l'aurais peut-être pas fait si ses précédents propos avaient été un peu moins horribles
bien sûr il n'a rien compris: pour lui ce sont des pretextes, il ne voulait pas entendre que mon approche de l'amour physique n'a rien à voire avec Pierre. IL pense que je suis engluée dans mon deuil, et que je me prive des plaisirs de la vie...et naturellement il a employé d'autres mots. Je ne me prive pas de ce qui me dégoûte!...Si un jour j'aimais de nouveau quelqu'un de tout mon cœur (je n'y crois pas mais admettons), je me donnerais à lui. Donc, aucun rapport
Ses paroles ont été tellement crues, grossières, vulgaires que je ne peux même pas les censurer en les traduisant, je ne veux pas èclabousser le forum avec toute cette boue. Mais pour qui me prends-t-il???
Il s'est copieusement moqué de mes croyances, sans tenir aucun compte de ma détresse de plus en plus visible. Il a ajouté d'un ton narquois, avec ce même sourire immonde: "C'est toi qu'a un problème, c'est toi qu'a pas d'orgasmes, c'est pas nous. Nous, on en a, des orgasmes. Toi t'en a jamais, sauf une fois par an, à la Toussaint. Quelqu'un qui est enterré depuis je ne sais pas combien de temps, qui n'est plus rien! Vas voire des vivants, èclate-toi!" C'est encore le plus "poli" de ce qu'il ai dis, je vous laisse donc imaginer le reste...les autres personnes présentes me connaissaient et me comprenaient, un copain à moi était tout pâle, il n'arrêtait pas de rèpèter: "Mais laisse-la tranquille! Elle ne te demande rien! Arrête de t'acharner sur elle!!!" Ca m'a mis du baume au cœur, de même que la compassion de Serge.
Le type a longtemps continué à me torturer en paroles. Il a même dis-je vous préviens encore une fois, accrochez-vous: "Elle n'a jamais de plaisir, à part une fois par an, à la Toussaint, quand elle...(intraduisible)" En gros il insinuait, ni plus ni moins, que je devais me masturber sur la tombe de mon compagnon...
Il a encore dit d'autres choses épouvantables, avec des mots effroyables, voire immondes. Des mots pareil, jamais je n'aurais pensé qu'une personne en vienne à les dire, il doit être malade mental?
Plus je pleurais, plus il insistait, et il riait, il avait l'air tout content de ses trouvailles, ma peine le divertissait visiblement.