Ce qui est blessant et aussi très décevant, c'est quand des gens, qui se retenaient quand on était en plein deuil (et encore, tous ne le font pas!

) finissent par nous dire-ou dire devant nous, ce qui revient exactement au même-ce qu'ils pensent vraiment, et ont de toute èvidence toujours pensé, des personnes que nous avons aimées. C'est d'autant plus blessant que ça signifie que ces gens s'imaginent qu'ayant "fait notre deuil", ça ne nous atteindra plus, que ça n'a plus aucune importance

j'en ai souvent eu des exemples. En voilà trois, en vrac:
Un jour où je parlais de Pierre, une femme qui avait toujours été amicale avec nous s'est tournée vers un ami à elle, et elle lui à dit-devant moi-d'un ton insouciant, et pour tout dire méprisant: "Ah oui, le Pierrot, je m'en souvient bien! Il avait des grands cheveux poivre et sel, tout emmelés, et des lunettes comme des culs de bouteille, et des poils blancs qui dépassaient de sa chemise, et puis débraillé et tout...enfin, tu vois qui je veux dire? Mais enfin, si, toi aussi tu l'as connu, l'orang-outang?..." Sans commenbtaire.
Un autre jour où je parlais de Marie-France, une connaissance à moi, a dit en riant: "C'est vrai qu'elle buvait beaucoup! Comme quoi on a toujours la mort qui nous ressemble! Tu sais comment on l'appelait, ta copine, quand elle ètait jeune? Marie-Vodka!" Sans commentaire là non plus.
Et, concernant mon ami Jean-Louis: "Jean-Louis? Peuh! C'était un vieux garçon! Il vivait aux crochets de sa mère, et puis il ne foutait rien, il passait son temps au bistrot à boire des bières et à jouer au tiercé! Moi, je l'avais bien dit: quand elle ne sera plus là, la vieille, il sera foutu! Hé bien: voilà..."... Et voilà la bêtise incarnée...
Et tout ça, sans un mot pour les qualités que je connaissais si bien de ces êtres chers.
Et aucun second degré (ce qui serait déjà de très mauvais goût en soit, mais même pas) dans les propos de ces gens-là; non, ils le pensent vraiment, ça je le sais
C'est consternant