Bonjour à tous !
Je ne suis pas une "habituée" des forums et je ne sais pas très bien par où commencer ... Je n'ai pas l'habitude d'étaler ma vie et mes états d'âmes sur le net mais ces derniers temps, je coïnce dans le sens où je ne sais plus à qui parler de ma peine.
Bon, je me lance ...
Il y a 6 mois ("déjà" comme diraient certains, moi je dis "seulement", il me semble que c'était hier), j'ai perdu mon papa. Il avait 59 ans et encore de belles années devant lui. Je vous passe les détails médicaux mais suite à une opération (qui, à la base, s'était bien passée), son coeur en a pris un sacré coup pour en arriver à un stade d'insuffisance cardiaque terminale. En bref, seule une greffe de coeur pouvait le sauver. Greffe que nous avons attendue de toutes nos forces et avec tout notre espoir. Malheureusement, en quelques jours, la situation a dégénéré et il nous a quittés. La seule chose qui me "rassure", c'est qu'il est mort sans le savoir car il avait été mis en coma thérapeutique depuis quelques jours en attendant un greffon (la liste d'urgence avait été activée). Il s'est donc endormi avec comme dernière parole "on vous endort en attendant votre coeur" ...
Nous avons donc vécu d'espoirs pendant plusieurs mois. Même si la situation était grave, les médecins étaient confiants. Chaque nuit, je me couchais en ayant vérifié que me téléphone était bien à côté de moi, avec des vêtements prêts pour pouvoir démarrer en pleine nuit, ... Tout ça au cas où on nous appellerait pour nous dire que le "nouveau coeur" était arrivé ... Tout ça en vain. Lui aussi en a "bavé" : 2 arrêts cardiaques en peu de temps, réanimé de justesse à chaque fois, des examens médicaux de la tête au pieds à n'en plus finir et surtout la peur de ne pas tenir le coup. On le rassurait comme on pouvait, on l'encourageait, lui disant qu'il allait tenir le coup ... J'ai l'impression de lui avoir menti mais je sais que je ne pouvais pas savoir et d'un autre côté, l'espoir était là et on devait l'encourager.
Son décès a donc été "un coup de massue" pour nous. J'ai une maman de 56 ans et une soeur de 31 ans (moi-même j'ai 34 ans).
On sait qu'un jour, la loi de la nature fera qu'on enterrera nos parents mais à cet âge, on ne s'y attend pas ...
Les 1ères semaines, j'ai beaucoup pleuré, j'étais vidée de tristesse et puis, petit à petit, j'ai eu l'impression de remonter la pente. J'ai 2 petits enfants adorables et je veux tenir le coup pour eux. Pourtant, parfois, ils me voient pleurer mais ils savent que je suis triste parce que "papy est au ciel et qu'il me manque". Leur spontanéité m'aide à avancer même si ça me fait mal de savoir qu'ils n'auront plus ce grand-père qui prenait ce rôle très à coeur ...
Je crois que je pourrais encore écrire des lignes et des lignes à ce sujet et sur mon papa. Mais voilà pourquoi j'écris maintenant : alors que je pensais remonter la pente, plus rien ne va depuis le début du mois ... Mon papa aurait eu 60 ans ce mois-ci, il voulait faire une grande fête pour fêter cela ainsi que sa retraite qu'il attendait tant afin de pouvoir se consacrer à ses petits-enfants.
Depuis cette date anniversaire, j'ai l'impression de sombrer et j'ai l'impression que personne autour de moi ne s'en rend compte.
J'ai l'impression d'exaspérer mon mari (alors que je sais qu'il tenait beaucoup à mon papa) par ma tristesse. Il dit que je dois prendre sur moi et ne pas sombrer, que je dois tenir bon . Bien sûr, mais c'est cela que je fais depuis 6 mois ! Pour lui, le temps passe donc la courbe de la tristesse et des coups de cafard doit aller en diminuant alors que j'ai l'impression qu'elle en est à son apogée !Quand il me voit triste, il me demande si je ne dois pas aller voir un psy. Je ne pense pas, j'ai seulement besoin de pleurer mon papa et d'en parler tout simplement. Le temps passe et mon papa me manque. Je me rends compte que plus jamais, il ne vivra quoi que ce soit de ma vie alors qu'il était si présent pour nous (pour les bons et les mauvais moments). Alors, je pleure en cachette pour ne gêner personne.
Je crois que je vais m'arrêter là pour cette fois, c'est déjà un bon début ...
Je vous remercie de m'avoir lue et peut-être de me répondre afin de partager nos expériences.