Petite Louve,
18 mois et au bout du rouleau. Pas de décalage pour moi.
Oserais-je te dire – car nous ramenons toujours tout à nous – que c’est cette période de 18 mois qui a été la plus dure pour moi.
Tout ce que tu ressens, je l’ai ressenti, le sentiment de ramer sans avancer, de voir les autres reprendre vie et de ne plus faire partie de cette vie.
D’avoir fait beaucoup d’efforts pour un résultat médiocre.
L’envie d’abandonner la partie. Trop dur.
Et puis aussi l’envie de continuer mais deux boulets attachés aux pieds.
Un constat bien triste soudain du chemin parcouru : quoi, c’est pour cela que je lutte et me bats depuis 18 mois ? Pour ce sentiment de profonde solitude et de tristesse ?
Et puis, au final, après une nouvelle période de souffrance, la sérénité revient, sans que l’on sache pourquoi, quelques mois de calme, de nouveau… et puis une autre étape, d’autres sentiments sombres (moi aujourd'hui, à presque 2 ans), et ainsi de suite...
Oui Adèle, je crois qu’il faut plusieurs années pour le trouver cet équilibre, pour retrouver notre place dans ce monde.
Qu'attendons nous vraiment au bout de ce chemin? De retrouver celle ou celui que nous étions "avant"?
Bin non, Il ne faut pas rêver à celà. Nous ne serons jamais, jamais plus comme "avant". Profondément transformé(e)s, au point qu'il ou elle ne nous reconnaitrait peut-être pas. Fragiles et à fleurs de peau, oui, peur de tout et plus peur de rien. Envie de repartir tête la première avec courage, et besoin de gros câlins tout doux. Plus tolérant(e)s, et plus sévères...
Je suis triste pour P’tit Man.
Mais tu le savais, malheureusement depuis longtemps.
Elle va rejoindre ton Jacques, elle va pouvoir lui dire comme il a raison d’être fier de toi, que la boulangerie vit au rythme des battements de vos deux cœurs, parce que la boulangerie, ce n’est pas seulement Jacques, la Louve, c’est aussi et même maintenant grâce à toi, que le four chauffe chaque matin. Ne l’oublie jamais.
Les autres autour de toi ?
Qui se protègent derrière un immense égoïsme ?
Les méchantes petites langues de vipères ?
Les profiteurs sans scrupules ?
Bof, laisse cela au fond de tes poubelles.
Reste comme tu es, sincère et spontanée, généreuse et passionnée.
Il ya dans le monde de belles âmes, de belles personnes, c’est pour elles que nous devons dépenser notre énergie, en méprisant les autres.
Viens, la Louve, câlins.
Tout doux, tout doux …
Marina