Je ne sais trop quoi dire. Ta situation est difficile, dans le deuil il y a toujours une étape où l'on recherche un coupable (qu'il soit réel ou imaginaire), or dans ton cas tu n'es pas en mesure de mettre un nom, un visage, un élément quelconque sur le "coupable". Je dirais qu'il serait sans doute bon d'en parler avec un thérapeute, pour t'aider à traverser cette étape.
Tu donnes très peu de détails, non pas que cela ait de l'importance mais je suppose qu'il y au moins eu une autopsie (obligatoirement si je me fis à ton récit vu que tu dis qu'il y a eu enquête, l'autopsie est ordonnée par le procureur et n'a besoin d'aucune autorisation parentale) qui a probablement donné au moins un minimum d'information (même si je suis bien placée pour savoir qu'elle ne répond pas forcément à toutes les questions)
Malheureusement la "vengeance" n'apaisera pas la douleur, ni même la culpabilité. D'une façon ou d'une autre nos enfants reposent en paix, quelque soit la cause de leur mort, qu'il y ai un "coupable" ou pas, qu'il y ai une "justice" ou pas. C'est notre propre conscience qui n'arrive pas à trouver la paix. Je sais que ce n'est pas facile à admettre et encore moins à accepter. Moi-même je l'avoue, souvent je me dis que je m'en fou que mon fils soit en paix parce que moi je souffre et j'ai encore 1001 questions qui ne trouvent pas leurs réponses. Cela fait parti du deuil, c'est long, c'est douloureux et je sais que malheureusement cela restera en moi pendant très longtemps, je devrais juste apprendre jour après jour à vivre avec mes pensées et apprendre à ne plus les laisser contrôler ma vie.
Par ailleurs par delà le deuil de ton neveu il y a aussi un 2eme deuil qui se sur-ajoute dans ton cas, celui de ta famille, de la "perfection" de celle-ci puisque les parents sont mis en cause (ton neveu donc c'était le fils soit de ta sœur soit de ton frère). C'est toute ta structure familiale que ton esprit remet surement en cause et cela ne facilite pas les choses.
Pour le moment je ne peux te dire que ce que l'on m'a dit le jour des obsèques de mon fils: "laisses le partir, ne le retiens pas". Ce n'est pas une chose facile, le jour où on m'a dit ces paroles je savais bien que c'est ce que je devais faire, le laisser rejoindre ce qu'il y a après (les anges, les étoiles, l'au delà, le paradis, peu importe au final) mais c'était encore trop dur. Les laisser partir ne signifie pas les oublier, cela ne nous empêche pas de leur parler (je parle à mon fils tous les jours, en regardant ses photos, je n'attend aucune réponse, je le fais pour moi parce que je ne peux pas vivre sans lui. Je ne sais pas si il m'entend et cela n'a pas vraiment d'importance, et je n'attend pas de signe particulier), j'ai juste compris que ce "rituel" m'aidait à continuer à vivre sans qu'il soit physiquement présent tout en le laissant lui rejoindre d'autres cieux en toute tranquillité.
bon courage a toi