Bonsoir,

Cela fait des mois que je visite régulièrement ce site qui m'offre une aide si précieuse... Mais ce n'est que ce soir que je me suis inscrite pour participer à ce forum. Je l'ai fait car je me sens vraiment bien seule dans ma souffrance. Je n'ose plus en parler à mon entourage qui connait mon histoire par coeur. Certaines personnes ne sont plus du réceptives. Je ne leur en veux pas car beaucoup ne savent pas.

Voilà ce qui m'amène sur ce forum.
J'ai 35 ans. 2011 fut une année terrible pour moi.

En mars j'ai perdu ma maman décédée des suites d'une maladie neuro-dégénérative du type Alzheimer (une Démence Fronto- Temporale) qui l'a emportée en 4 ans; Elle avait 62 ans. elle a fini alité dans son lit d'une unité sécurisée pour personnes démentes et dépendantes d'une maison de retraite. c'était la plus jeune résidente. Ma soeur et moi étions là lors jusqu'au dernier souffle. Le destin a fait que c'est moi qui lui ai murmuré les derniers mots qu'elle entendrait. "Je t'aime maman"...  avant qu'elle ne parte. C'est beau mais c'est très marquant. Je m'en suis occupée pendant 4 ans, et je pensais mettre bien préparée à son décès annoncé. Le fameux "deuil blanc"... C'est pour cela que, au début, j'ai tout surmonté avec pas mal d'aisance. Mon étourage en était bluffé. Je ne pleurais pas. De toutes façons, j'avais l'impression d'être dans la grâce et la protection. Après des années de souffrances, j'allais enfin avoir du répis. ...

Oui mais voilà ...

au moment où j'ai ressenti qu'il fallait que je me pose un peu (en juillet), celui qui étaitc"un ami paternel" mon plus grand allié au cours de ces longues années d'accompagnement s'est suicidé. Pendu à son si beau noyer devant sa porte. Devant la porte de sa maison. Non loin de chez moi. Il avait 65 ans.C'était fin juillet. 4 mois après ma maman. Pour moi, cette personne ne pouvait pas mourir. Il était immortel pendant encore 25 ans !!... Ce fut un véritable choc. J'ai plongé. Plongé. Perte de poids. Anti-dépresseur... Avec une forte remise en question de la vie. A quoi bon ? Si c'est pour finir au bout d'une corde ou alitée dans un lit ?...

Aujourd'hui, quelques mois plus tard, je ne prends plus aucun médicament, j'ai retrouvé du travail mais je me sens siiiiiiii seule. Je n'ai plus d'ami et je suis sans enfant. Mon père est décédé il y a 12 ans d'une crise cardiaque. Je peux compter sur ma famille mais on ne parle pas de ces deuils.

Aujourd'hui, le 23,  ça a fait 11 mois que ma maman est décédée et aujourd'hui, cet « ami paternel » aurait eu 66 ans. Tout est remonté. La vague a déferlé. J'ai pleuré hier soir et une bonne partie de la journée avec ce sentiment que jamais je ne m'en sortirai de cette souffrance. Impression de ne pas avancer. Vidée. Accablée par ce double deuil.

Merci de m'avoir lue. Ca m'a fait du bien d'écrire un peu. Je sais que vous, vous comprendrez. C'est rassurant.

bonjour  j’espère que tu trouvera  un peux de soutient et de force sur se forum
courage

Bonjour Céline,
Je te comprends très bien. Pour moi aussi, l'année 2011 était une année désastreuse. En février, ma fille ainée de 25 ans s'est suicidée et en septembre, mon mari est décédé brutalement d'un AVC.
J'ai eu la chance de trouver beaucoup de personnes qui m'écoutaient patiemment, mais c'étaient plutôt des personnes qui étaient moins touchées personnellement par ces pertes. Puis j'ai lu et relu des livres  ou sites tels que

La mort est un nouveau soleil de Dr. Elisabeth Kübler-Ross

http://www.nderf.org/French/index.htm

Après ces lectures, je suis convaincue que nous nous reverrons et cela m'aide à tenir.

Après le suicide d'un proche : Vivre le deuil et se reconstruire
Christophe Fauré

Sur le chagrin et le deuil de Dr. Elisabeth Kübler-Ross et David Kessler

Ces lectures m'ont beaucoup aidées puisque je me sentais moins seule avec mes sentiments. Et puis, cela me permettais de prendre de la distance de mon vécu personnel tout en restant avec mes préoccupations principales.
Puis j'ai commencé à écrire dans divers forums sur le deuil. Pour moi, il était important de ne pas garder tout pour moi.
Je ressens toujours une profonde tristesse, mais la douleur n'est plus aussi poignante maintenant et je n'ai plu ce grand besoin d'en parler en permanence.
Chacun avance à son rythme et pour moi aussi, toutes ses dates sont douloureuses. Laisse passer ses vagues. Elles paraissent nécessaires. Elles vont s'espacer et devenir un peu moins violentes. Mais la vie ne sera plus jamais comme avant.
Je te souhaite beaucoup de courage.
Méduse