A VOUS QUI ME LIREZ,
Je ne sais toujours pas de quoi mon fils unique est décédé le 9 Avril 2011, ni le procureur ni le commissariat ne s'est encore manifesté,malgrè mes diverses démarches, déplacements, courriers, rdv (?). Je ne peux donc pas m'empêcher d'en chercher moi même la ou les réponses. Autant dire que toutes les hypothèses me passent par la tête...et je me questionne, sur cet appel téléphonique que j'ai reçu de MON FILS le 8 Avril au soir.....d'avec une voix douce et posée, m'informait venir à la maison le lendemain (samedi 9) pour y passer le we (il était étudiant à la faculté des sciences, et ne venait pas systématiquement le we à la maison...ce que j'avais finalement fini par accepter...n'ai-je pas eu moi non plus 20 ans?). Puis, lors de l'échange téléphonique d'avec lui, il rajoute avoir envi de passer un peu plus de temps avec moi, et me rassure en me disant: " Ma mamounette, ce n'est pas parce que je ne viens pas tous les we, que je ne veux pas venir....je sais que où que je sois, tu es...!" J'ai trouvé cette phrase d'une grande splendeur, et me suis dis qu'il avait enfin compris ce que je lui disais souvent, que sa vie étudiante, affective avec ses amis, amoureuse avec sa compagne (relation très très forte (si ce n'est fusionnelle) qu'il entrenait avec elle, depuis un an), n'était pas incompatible avec la vie familiale...qu'il fallait juste qu'il apprenne à orienter ses priorités, et ce, à la bonne distance....faisant en sorte que l'une ne prenne pas trop le dessus sur l'autre...Mon fils avait cette soif de tout découvrir, de tout faire, de tout apprendre....comme si il avait compris bien avant moi, que le temps était précieux, lui était compté, que chaque seconde ici-bas était à vivre....Mais n'avait-il pas raison finalement, n'es ce pas le commun des mortels, de n'être que de passage ici-bas ? (autant dire que le 8 avril (veille de son décès, je ne tenais pas le même discours...). Aujourd'hui, oui je sais, que ma douleur d'avoir perdu mon fils vivra au fond de moi jusqu'à mon dernier souffle....aujourd'hui, oui je sais, que je ne suis pas immortelle....aujourd'hui, oui je sais, que le temps m'est compté....aujourd'hui, oui je sais que je n'ai pas peur de mourir parce que mon fils ne pleurera pas ma mort (je l'épargne de cela, Lui qui a aimé et aime "sa mamounette" de manière incondiscionnellle)....aujourd'hui, oui je sais que la vie ne sera jamais plus comme avant, mais que je reste à jamais la mère de Mon unique enfant.....aujourd'hui, oui je sais, que j'ai peur de vivre, peur de suivre mon chemin, peur d'aimer la vie et de réaliser ce que je souhaitais faire de ma vie, une fois que lui aurait pris son chemin d'adulte en devenir....Et je "l'entend" me dire encore et encore :"vas-y maman, fais-le, pars en Afrique, ta place est là-bas....tu t'es battu pour moi ici-bas pendant tant d'années, je veille sur toi, profites comme j'ai profité, et saches qu'un jour toi et moi seront à nouveau réuni..." Je terminerai mon commentaire en publiant le texte ci-dessous, qu"étrangement" j'ai publié sur mon mur facebook le 9 avril 2011 à 9h30 du matin, soit une heure avant que l'on vienne m'annoncer le décès de mon fils (?). Es-ce que je parlais de moi, où es-ce mon fils qui m'aurait envoyé ce message ? Dieu seul le sait
"Je veux libérer mon âme afin qu'elle puisse jouir de tous les dons que possèdent les esprits. Lorsque ce sera possible, je ne tenterai pas de connaître les cratères de la Lune, ni de suivre jusqu'à leur source les rayons du soleil. Je ne tenterai pas de comprendre la beauté de l'étoile, ni la désolation artificielle de l'être humain. Lorsque je saurai comment liberer mon âme, je suivrai l'aurore et je remonterai le temps avec elle. Lorsque je saurai libérer mon âme, je plongerai dans les courants magnétiques qui se jettent dans un océan où toutes les eaux se rencontrent pour former l'Ame du Monde. Lorsque je saurai libérer mon âme, j'essayerai de lire depuis le début, la page splendide de la Création"
John Muir
Affectueusement à vous tous qui m'aurait lu....