Bonjour Sébastien,
Je suis dans le même cas que ton amie, je viens de perdre mon Papa le 13 avril dernier à 67 ans et ma maman est seule a 68 avec une foutue maladie, alzheimer et tout cela à plus de 250km de chez moi.
Je suis très mal et pour ma part, j'ai tendance à me replier sur moi meme pour vivre mon deuil seule. Je ne sais pas si c'est la bonne solution mais c'est très dur pour mon conjoint. Il y a beaucoup de tension dans notre couple.
Moi aussi je me focalise sur le décès, je me délaisse et je n'ai aucune envie, rien ne me fait plaisir, mon cerveau tourne à 95% pour mon papa et j'ai à la fois de la peine, de l'incompréhension, de l'agressivité et des pleurs tous les jours avec la photo de mon papa sur moi. Parfois j'ai l'impression de devenir folle.
J'espère que les autres pourront t'apporter un peu plus de conseils que moi car tout comme ton amie pour nous le décès est proche alors je ne sais pas comment on devient avec le temps.
Tu l'as bien dit, laisses parler ton coeur, surtout prends la dans tes bras, je pense qu'elle a besoin de tendresse car lorsque l'on perd l'un de ces deux parents, on perd une partie de nous, alors on a besoin de combler ce manque.
Viens ici régulièrement et les gens te donneront de bons conseils car on est malheureusement toutes et tous dans le même cas. Un deuil est une souffrance indescriptible, j'ai 50 ans et je n'ai jamais autant souffert de ma vie.
Courage et toutes mes chaleureuses pensées à ton amie.
Catherine

Bonjour Catherine, bonjour Marie-O,

Tout d’abord merci de vos réponses. Ce site et ce forum sont vraiment très bien faits et je pense y trouver de bons conseils et le soutien nécessaire des personnes qui s’y trouvent.

@Catherine :
Merci pour ton témoignage, avoir le ressenti d’une personne dans le même cas que mon amie m’aide beaucoup.
Je suis sûr que pour ton couple avec un peu de communication tout peut s’arranger. Même si ça parait plus facile à dire qu’à faire…
Je te souhaite beaucoup de courage et mes pensées vont également vers toi. Je vais suivre tes conseils et la prendre dans mes bras (mais pas trop car elle n’est pas câlin à la base ^^).
Bien affectueusement.

@Marie-O :
Merci également pour tes mots.
Tu me rassures à me dire que j’ai déjà des réponses et que ses réactions sont « normales ».
Je vais faire mon possible pour la laisser exprimer ce qu’elle ressent sans la brusquer.
Dans un 1er temps je vais, comme me le conseille Cathy, « trainer » ici à la recherche de conseils et de soutien. Dans un second temps je lirais surement le livre du Dr Fauré.
Merci pour tes marques de soutien et d’amitié.

Pour l’instant je vais donc voir au jour le jour et venir de temps en temps ici. Je suis preneur de tout autre témoignage et conseils.
Je souhaite à tous ceux qui ont perdu un proche ou qui soutiennent un proche, beaucoup de courage et vous envois toute ma sympathie. Je suis également disponible pour écouter, échanger.

Merci  Juliasola,

Ton message m' émeut. Je suis une maman de 49 ans ayant perdu mon conjoint. Depuis je m'inquiète du deuil des mes 3 enfants adultes (22, 26 et 28 ans). Certes adultes, mais un papa reste toujours un papa.

De mes trois enfants, deux en parlent peu et une pas du tout. Le message de Sébastien est exactement ce que vivent les enfants.

Notre peine est immense, mais je ne cesse de remercier les ami(es) qui entourent les enfants, car nous conjoint survivant, malheureusement, nous ne sommes pas d'une grands aide.

Donc, courage Sébastien, entoure ta compagne de chaleur et d'écoute.
Merci Juliasola de ton témoignage, il nous ouvre en peu sur le deuil de nos enfants.

Toutes mes pensées
béné

Bonjour à toutes et tous,
Merci pour vos réponses encore une fois.

@Juliasola :
Tout d'abord, je suis désolé pour ta perte.
Merci pour ton message et je tiens à te féliciter d'avoir passé le pas pour t'exprimer sur ce forum, c'est également une marque de courage J'espère que ça t'aidera. Et je suis sur que ton témoignage aidera beaucoup de personnes à comprendre un peu mieux leur conjoint/proche.
Bravo et merci également d'avoir réussi à exprimer ce que tu as ressenti, ce ne doit pas être chose aisée.
Pour mon cas, je peux te dire que ton message ne me laisse pas du tout insensible, il me fait "plaisir" et m'aide déjà beaucoup.
Il me permet, tel un rappel, de me dire que ce sera sans cesse là pour mon amie et que je devrais y faire tout le temps attention, même quand moi je ne me sentirais plus (moins) triste (du fait d'un lien moins fort et qui n'existait que depuis 2 ans).
Je pense que, comme tu dis, la sensation d'oubli de la douleur ressentie et d'oublie de la personne disparue (par les autres) doit être une chose très mal vécue et qu'il faut donc (en tant que conjoint ou proche) y faire attention.
Du coup, j'essaye déjà, de lui parler de sa mère, des bons souvenirs que j'ai d'elle ou qu'elle me dise comment elle était, qu'es ce quelle aurait fait dans telle ou telle situation, etc ... Ou encore, je lui dit qu'elle "vivra" maintenant à travers nous, à travers les souvenirs que nous véhiculerons et que nous partagerons d'elle.
Concernant son père et l'attention qu'elle lui porte, je la laisse gérer, de plus elle est consciente qu'il ne faut pas qu'elle l'habitue trop à une présence permanente.
Merci pour ton témoignage, merci pour tes gentils mots. Je te souhaite beaucoup de courage, pour toi et aussi tes proches.

@Benedicte :
Merci pour ton message, celà me fait chaud au coeur et m'encourage à continuer dans la direction que j'ai prise (écouter ce que me dit mon coeur, écouter mon amie, lui laisser un maximum de choix comme le dit Juliasola).
Je t'envois tous mes voeux de sympathie à toi et tes enfants.

@Orchis :
Merci d'en témoigner un peu plus et de témoigner ce que ressentent tes enfants.
Pour ton aînée, j'espère qu'avec l'aide de son amie (qui à l'air d'être présente pour lui), il arrivera à aller de l'avant. Pour son amie, comme pour moi, nous aimerions les retrouver comme avant certes, mais cette blessure fait et fera partie de eux à tout jamais (de ce que j'ai compris en lisant le forum notamment) et donc fait également partie de nous, nous devons l'accepter, la respecter, vivre avec, ne pas oublier et faire perdurer le souvenir de la personne. En tout cas c'est ce quoi je vais essayer de tendre (et je pense que elle aussi).En aidant mon amie à traverser ceci, j'aime à croire que nous deviendrons plus forts.
Pour ton autre fils, cela doit être dur pour lui de ne pas se sentir compris par ses amis, comme le dit Juliasola, il doit retarder son chagrin ou à envie de se sentir utile. En tout cas, tu as eu beaucoup de courage de dire à ton fils de faire sa vie, cela va l'aider très certainement à avancer, à pouvoir faire des choses pour lui sans culpabiliser (c'est un des sentiments qu'à mon amie quand elle laisse son père seul un soir, par ex), ses vacances par ex (même si il va surement beaucoup penser à lui et à toi).
Pour le fait de te retrouver seule, j’espère que tu surmonteras ça bien, profite pr prendre un peu de temps pour toi également comme ton mari aurait aimé que tu le fasses, peut etre es ce l'occasion d'aller faire un soin de visage ou autre (voire une ou 2 copines). Je propose ceci sans vouloir te blesser ou autre, car tu as déjà du y penser.
Merci encore pour ton témoignage. Je te transmets toutes mes bonnes pensées.


Merci encore de votre lecture et de vos réponses (passées et à venir), à toutes et tous.
Sébastien

@fouin :

Bonjour,

Je pense que l'amour que nous avons pour notre proche en souffrance, nous pousse vers l'abnégation et le don de soi. Donc tu devrais t'en sortir en écoutant ton coeur
J'avoue que parfois je m'agace aussi de son agressivité, de son éloignement affectif, de "la relation à 3" que nous vivons désormais avec son père (qui lui se retrouve seul et dont elle s'occupe tout le temps). Je m'en veux beaucoup après, mais il est normal de réagir, car nous aussi nous souffrons (pas au même niveau, ni de la même manière, certes) car une partie de l'être que nous aimons est partie avec le défunt. Il faut se dire que la personne est changée à tout jamais.
J'essaye donc de garder au maximum ces reproches pour moi, et pour éviter de lui en faire trop j'essaye d'en parler avec des ami(e)s proches ou ici sur le forum.

Quelques conseils, qui je pense fonctionne pour nous (peut-être certains peuvent confirmer ou infirmer) :
- Chérie la, dis lui que tu l'aimes, autant que tu peux et que si elle veut parler tu es là
- Propose lui d'aller sur la tombe de son père poser des fleurs
- Essaye lors de conversation de poser des questions "annodinement" sur son père (comment il était? tu crois que ton père aurait aimé ça comment? qu'aurait il fait? etc).
- Offre lui la possibilité de travailler le souvenir de son père (offre lui un pêle-mêle photos vierge, et dis lui que c'est pour afficher chez vous, pour mettre des photos de son père)
- Propose lui d'organiser par ex une session échange de photos (ou films) avec ses proches, pour avoir des photos de son père de quand il était plus jeune, ça lui fera du bien, travailler le souvenir est important, voir que la personne n'est pas oubliée malgré le décès.

Essaye de ne pas lui tenir rigueur de son écart, elle avait besoin de celà pour se rassurer. Elle est revenue vers toi, c'est une forte preuve de son amour pour toi.

Courage à vous 2 dans cette dure épreuve.

Sébastien

Bonjour à tous,

Je reprends mon post après plusieurs mois.

Mon amie a changé de boulot il y a 4 mois, elle s'investi beaucoup dedans et également à s'occuper de son père (passer du temps avec lui pour pas qu'il se sente seul).

Du coup, elle prend pas beaucoup de temps pour elle et est toujours fatiguée. Notre vie de couple en patie un peu mais là n'est pas forcement le problème.

J'essaye d'accompagner mon amie du mieux que je peux.
Je la vois souffrir, mais le dialogue que nous avions réussi a instaurer à laisser petit à petit place à une routine et un silence.

Je ne sais plus quoi faire pour l'aider et me sens désarmé.
Je ne veux pas baisser les bras, mais des fois j'ai des mots qui peuvent être durs à entendre.

Par ex aujourd'hui à une de ces questions "par nous tu veux dire toi et moi?" je lui ai répondu "Pour moi quand je dis "on" ou "nous", c'est tout les 2, pas tout les 3 ...".
L'omni-présence de se consacrer à son père me pèse énormément et j'essaye de mettre de la distance sans être blessant mais des fois je dérape ...

Par contre je continue de la prendre souvent dans mes bras, pour lui faire un câlin, je lui dis que si elle a besoin de parler je suis là ou qu'elle peut aller voir quelqu'un d'autre si je ne suis pas la bonne personne pour parler que je ne me vexerais pas.
J'essaye de la faire parler des fois de sa maman, mais ça devient plus difficile, comme si l'air était lourd, que les mots ne voulaient pas sortir, que ça devenait pas "tabou" mais quelque chose d'un peu similaire.

Je ne sais pas si je suis très clair dans ce que je dis ..
Ecrire sur le forum me permet de me sentir plus léger, mais je viens (surtout) chercher des conseils de conjoints qui sont passés ou passent par ces moments, ou encore de personnes dans le même cas que mon amie et qui ont (ou peuvent avoir) des attentes de leur conjoint.

Merci de votre attention, de vos lectures et courage à tous