Bonjour Angéline,
Ton message date de quelques semaines maintenant mais je viens juste de le lire. Tu es la première histoire que je lis sur ce forum qui ressemble "un peu mais seulement un peu" à mon histoire avec le papa de mes enfants. Tout d'abord, je suis désolée de t'accueillir ici avec ce chagrin qui est le tien. Mon mari dont j'étais séparée depuis 7 ans vient de mettre fin à ses jours, il y aura 4 mois dans deux jours. Il me laisse l'énorme responsabilité d'élever nos trois enfants seule. Il n'y avait jamais eu de violence dans notre couple, en tout cas pas de violence physique. Sur ce forum, je me sens en décalage par rapport au histoires d'amour avortées racontées. Mon histoire d'amour avec mon mari s'est achevée en 2010. Incompréhension réciproque, reproches, tromperies. J'ai fini par le mettre dehors. Cela faisait quelques années que plus rien n'allait entre nous. Nous avons vécu 13 ans ensemble mais nous étions toujours mariés au moment de sa mort car nous avions des intérêts financiers communs. Nous arrivions à nous parler normalement depuis quelques années. Je peux dire qu'au moment de son décès, ça faisait quelques années que nous nous entendions super bien. Il était un papa très présent pour ses enfants même si notre aîné était en conflit avec lui depuis quelques mois (incompréhension et colère de mon grand envers son papa). J'avais réussi à apaiser la situation entre lui et moi en mettant beaucoup d'eau dans mon vin, j'aurais pu être vindicative et le mettre mal financièrement par le biais de la justice mais je ne l'ai jamais voulu car je l'ai aimé profondément et qu'il était et resterait le père de mes trois enfants. Je voulais retrouver des relations normales et apaisées, chose réussie au final.
Toi, tu n'avais plus de contacts du tout avec lui ? Pourquoi personne ne lui a dit la vérité sur son état de santé ? Pourquoi personne ne t'a prévenu qu'il n'allait pas bien ? Il avait le droit de savoir. Tu avais le droit de savoir. Vos enfants avaient le droit de savoir. Pour lui témoigner votre soutien, votre amour. Avoir le temps de parler de l'après, se parler et se pardonner... Je ne comprends pas cette position.
Depuis l'annonce du suicide, je suis dans une profonde colère contre mon mari. De la colère mêlée à une immense tristesse. Comme aux yeux de la loi, j'étais toujours son épouse, je me suis occupée de ses funérailles, J'ai dû me résoudre à vider son appartement et ainsi replonger dans une intimité forcée (Quelle violence inouïe). Il avait quelqu'un dans sa vie mais ils ne vivaient pas ensemble. Elle a souhaité récupérer des effets personnels et des souvenirs communs mais pour le reste, elle n'a absolument rien géré. Je me suis retrouvée à mettre dans un sac des petites culottes lui appartenant et des objets sexuels pour les lui remettre au moment des funérailles (super !!!!). Tu vas me dire, j'aurais pu tout jeter mais sur l'instant ça m'a semblé normal et plus respectueux de les lui remettre !
Alors, par le fait de votre séparation, je comprends un peu ce que tu vis. Je pense à tes deux fils, comment vont-ils ? Voyaient-ils toujours leur papa ? Et toi, comment vas-tu ?
Je t'envoie toute mon affection, je reviendrai te lire. Tu peux m'écrire en MP si tu veux. Je viens souvent sur le forum car lire des témoignages me fait du bien et j'avoue qu'écrire les choses sans filtre ici me sert un peu de thérapie. Je sais que parfois mes écrits peuvent choquer, parfois je m'en excuse parfois non...
Solidairement,
Muriel.