Comme vos messages font écho à une situation que j'ai vécue, il y a de cela maintenant 32 ans !! J'attendais mon fils, mon deuxième enfant quand ma mère, âgée de même pas 52 ans est décédée, des suites d'une longue maladie comme on dit pudiquement. J'étais alors enceinte de 7 mois. Elle est décédée le 25 mai et la naissance de mon fils était prévue le 25 juillet... Heureusement il est né quelques jours après la date prévue...Le lendemain de son enterrement, j'ai rangé mon garage, mes "dépendances" (je ne peux m'empêcher de faire un lien avec ma relation à ma mère) de fond en comble, tentant d'évacuer ma douleur par ce grand nettoyage... Je n'ai pas su, pas pu pleurer, juste un peu, le minimum syndical... Mon chagrin c'était comme une poche de pus qui se vidait parfois mais se remplissait tout aussi vite, était toujours présente et me faisait mal. Je ne parlais de ma tristesse avec personne, ni à mon père, ni mon frère, ni ma soeur. La seule évocation de son souvenir me faisait venir les larmes aux yeux. Je n'en parlais pas non plus à mon conjoint. J'avais de grands accès de tristesse que je masquais tant bien que mal et l'entourage trouvait que je réagissais bien à ce deuil, que j'étais "forte"... tu parles ! Mon fils est né avec une double luxation des hanches. Quant à moi, j'ai développé une pathologie thyroïdienne, là aussi, je fais les liens. Depuis 10 ans, je suis en analyse, je vais (bien) mieux, j'ai toujours l'émotion à fleur de peau , mais maintenant après toutes ces années, j'accepte ma tristesse et d'ENFIN pleurer.