Aline ma si sensible et courageuse petite sœur,  je voudrais tellement pouvoir te dire pardon mais je ne le pourrai jamais plus 

Hier matin tu as décidé de mettre un terme à tes souffrances après m'avoir appelée, comme tu le faisais quasi chaque jour et je ne me suis pas doutée un seul instant que c'était le Jour 
Une banale écharpe t'a offert le moyen de broyer une fois pour toutes tes souffrances et t'a donné enfin ce que tu réclamais à corps et à cris sans cesse depuis des mois, le remède pour ne plus endurer tes souffrances et enfin pouvoir reposer en paix.

Je comprend enfin pleinement que je ne t'ai pas vraiment écoutée comme tu en avais besoin, même si j'ai essayé et encore essayé de t'aider. Comme je te le répétais sans cesse quand tu m'appelais au secours jour après jour "Aline je ne suis pas médecin et je n'ai pas de baguette magique pour faire disparaitre tes douleurs, ton désespoir, les médecins vont bien finir par t'aider, tiens bon".

Notre micro noyau familiale entendait tes souffrances, voyais que tu déclinais de jour en jour à cause de ce mal mystérieux qui te rongeait et que personne n'a pu ou voulu dépister correctement et qui, à présent et à jamais, n'aura pas de nom.  Comment continuer sans réponse, sans savoir quelle était cette maladie physiologique qui te rongeait et te désespérait tant ? Tu voulais pourtant des réponses, tu voulais savoir ce qui te faisait atrocement souffrir 

La majorité des médecins que tu as consulté n'ont pas prit tes appels au secours et tes hurlements de souffrances au sérieux, ne t'ont pas tendu réellement et efficacement la main, les portes se sont fermées tant de fois    Toi qui pourtant pendant plus de 20 ans à pris soins des autres comme la belle petite aide soignante courageuse et trimeuse qui dans son service de traumato-ortho faisait tout et encore plus pour les personnes en grande souffrance. Toi qui lorsque tu es tombée au champ d'honneur à ton tour c'est retrouvée dans un désert médical absurde, sans secours 

Je pleure sur cette injustice qui nous prive de toi, qui a anéanti notre Maman qui te rejoindra dans peu de temps car ton absence lui est absolument insupportable, tu lui manque atrocement.

Bon voyage Aline,  embrasse Papa pour nous  et encore pardon mille fois pardon petite sœur de ne pas avoir pu mieux t'aider