Blandine,

Merci pour ton message d'espoir cela prouve que l'on peut arriver a sortir de cette douleur intense sans oublier.
Je crois que cette peur d'oublier l'auter nous fige longtemps dans des moments de désepoir intense, on ne veut pas oublier, on ne veut pas trahir, on fait de son mieux pour respecter ce qu'il aurait aimé.
C'est surement un passage obligé, pour atteindre une certaine sérenité, le chemin est long, pavé d'embuches, de mots que l'on aurait jamais voulu prononcer et de souvenirs douloureux que l'on aurait préférer ne pas connaitre.
Pourquoi nous?
Douce année pour toi.
zabou

Je ne vous parle des textos reçus qui vous souhaitent santé, bonheur et joie comme si rien ne s'était passé

Christian,

Les autres ne comprennent pas, je n'ai recu qu'un seul texto pour me souhaiter une année pleine de bonheur?!!!!!!!!!!!
Super psychologie, nous ne sommes pas pret à ce que l'on nous souhaite quoi que ce soit, c'est un fait.
Il nous faut du temps pour accepter,l'inacceptable point!!!!
J'ai envoyé des textos, mais demander "svp pas de réponse" et bien crois moi ,c'est suivi à la lettre pas un coup de fil, RIEN.
Tant pis pour eux, nous allons changer, tenter de nous reconstruire et seront surement différents, comment peut-on rester soit meme après cela.
TOUT ce que tu ressens est normal.
Amitiés.
Zabou

Je voudrais avoir votre avis

Mon épouse est décédée ce 12 octobre, 11 semaines. Après avoir vécu pendant 30 ans ensemble 24h/24, nous travaillions ensemble et habitions sur le lieu de notre commerce.
Août 2011 : nous arrêtons les activités.
Septembre 2011 :  1 mois plus tard, jour pour jour on annonce à mon épouse qu'elle a un cancer.
Octobre 2012 : décès
C'est vous dire le tsunami. Vous devinez l'état dans lequel je me trouve encore, en plus de demander à la rejoindre.
J'ai 60 ans. Etat déplorable 24h/24.

Notre fils, 28 ans, vit avec moi car les circonstances ont fait que ... Il est presque aussi effondré que moi et en plus, en vivant avec moi, ça ne saurait pas s'améliorer.
Notre fille, 25 ans, habite à 60km, vient le week-end. Mais elle semble, j'écris bien, elle semble moins attristée que son frère et moi. Une connaissance m'a dit : normal, c'est une scientifique, et eux ne réagissent pas comme nous.  Pourquoi, je n'en sais rien.

Cet après-midi, je lui demande comment elle, elle va ?
Elle me répond : ça dépend des moments, (elle a beaucoup de travail dans sa fonction), mais quand on vient le week-end et qu'on voie ton état, c'est sûr que ça ne saurait pas aller. Elle continue en me conseillant de me changer les idées, regarder la TV, lire, ...ce n'est pas pour cela que tu oublieras Maman, sinon ça n'ira pas, tu te renfermes, tu deviens un peu invivable.
Je lui réponds : après 11 semaines, tu crois que je saurais être différent ?
Il est vrai que je ne m'accorde aucun petit plaisir, rien, pas de TV, ni radio, même plus de crème glacée (mon péché), ...

Après 3 mois, votre fille dit ça ...

Si je profitais de ces petits plaisirs, ce ne serait pas trahir mon épouse, mais je n'en éprouve pas le besoin.

JE  N'AI  ENVIE  DE  RIEN   tout simplement

Christian,

Il est vrai "qu'au début", on ne comprend rien quand on lit, on n'entend rien de ce qui passe à la radio, et nous "gobons" les images qui défilent sur notre écran de télé.

Puis, petit à petit, la concentration revient, on se surprend à lire 10 pages d'un bouquin à la suite(en comprenant le texte !), on se surprend à apprécier une bonne émission. Ce n'est pas une question d'envie, ça se fait, c'est tout, ça fait partie du fameux processus de cicatrisation.

Ce qui en revanche dépend de notre volonté, c'est de ne pas culpabiliser en savourant une glace (par exemple) 
Il est vrai qu'elle sera sûrement moins bonne qu'il y a quelques semaines, mais en aucun cas elle n'aura le goût de la trahison envers AM, ton amour.

Christian, aucun de nous n'a voulu ce qui est arrivé, nous n'avons pas à nous sentir coupables. S'accorder des petits plaisirs ne diminuera en rien l'amour que tu portais à AM et qui restera en toi à jamais.

Pour ta fille (j'ai un fils de 22 ans qui vit toujours avec moi), c'est simplement qu'elle souffre de te voir souffrir, elle le dit à sa façon, avec des mots maladroits peut être, mais tu ne peux pas l'empêcher de s'inquiéter pour toi.
Clara me disait récemment que nos enfants cherchent à nous protéger, elle a raison. Quant ils nous voient au "fond du gouffre", ils ont tout simplement peur pour nous.
Parfois, j'ai moi aussi l'impression de ne pas comprendre mon fils mais je sais maintenant, qu'il souffre du manque de son papa, mais qu'il ne le montre rarement pour ne pas alourdir mon fardeau. Chacun souffre, mais les rapports parents-enfants sont faussés, du moins pour un temps (plus ou moins long, je l'ignore).

Je ne prétends détenir aucune "clé", mais j'espère que ces quelques mots pourront un peu apaiser tes angoisses.

Je t'embrasse

Cathy

***

Cathy, Ephémère, Alberte et Daniel,

Avec la mort, rien n'est facile, tout est DIFFICILE, compliqué.
Peut-être que vous avez raison avec les réactions de notre fille.

Je ne sais plus, chaque deuil est différent, chaque personne est différente.