J'ai déjà beaucoup pleuré aujourd'hui.
Je me retrouve dans chacun de vos messages, le vécu fatidique diffère mais la souffrance, cette putain de douleur est bien présente.
Pour moi le soir est pire que le journée.
Chrisam, peut etre effectivement les beaux jours nous ferons t'ils du bien?
Marie tient bon tes messages m'ont émue.
J'ai vu ma psy et j'ai pu déverser le trop plein, après c'est terrible ,MAIS, je sens que cela me fait du bien.
Moi aussi je voudrai avancer, avancer,avancer...
IL me manque tellement.
Pardonnez moi j'ai remarqué en me relisant que j'oubli des mots,fatiguée je suis totalement dyslexique, avant de soumettre je me relie; mais je ne vois rien!!
IL faut dire que je pleure quasi toujours lorsque j'ecris, pas une excuse?
Ok je vous embrasse fort.
zabou

Notre fils, 28 ans, vit avec moi car les circonstances ont fait que ... Il est presque aussi effondré que moi et en plus, en vivant avec moi, ça ne saurait pas s'améliorer.
Notre fille, 25 ans, habite à 60km, vient le week-end. Mais elle semble, j'écris bien, elle semble moins attristée que son frère et moi. Une connaissance m'a dit : normal, c'est une scientifique, et eux ne réagissent pas comme nous.  Pourquoi, je n'en sais rien.

Bonsoir Chrisam,

Comme ton fils, j'habite chez mes parents depuis... presque toujours! J'ai 42 ans et ce 24 novembre 2012, mon papa est mort de manière inattendue d'un arrêt cardiaque. Ma douleur est atroce. Car en perdant mon papa j'ai à la fois perdu mon père adoré mais aussi MON COMPAGNON DE VIE! Sa place était d'autant plus grande dans ma vie que je suis célibataire...Ma mamam vivait avec nous également mais dans un autre étage de la maison...mes parents cohabitaient depuis bientôt 15 ans sans quasiment jamais se rencontrer...je me suis tout naturellement subtituée à ma maman après de mon papa pour tout ce qui est de l'affectif et des soins à lui apporter (lui porter à manger dans sa chambre car il était handicapé, lui acheter ses vêtements, ses chaussures, l'aider pour la toilette-soin des pieds, lui couper les cheveux etc...et bien évidemment nous partagions beaucoup de choses au quotidien surtout depuis ces 6 dernières années où j'ai arrêté de travailler (à cause de dépressions, harcèlement moral au travail et énorme fatigue)...

Ma soeur un peu plus jeune que moi pleure beaucoup moins que moi. Pourtant je sais qu'elle est également très affectée. Mais comme elle le reconnait elle-même, elle n'avait pas du tout le même type de relation avec notre papa. Ces dernières années elle venait souvent à la maison mais passait surtout du temps auprès de ma maman qui a un cancer de la moelle osseuse. Là elle vient souvent pour nous soutenir, nous faire à manger (elle aime cuisiner). Mais ensuite elle peut rentrer chez elle dans son cocon à elle où elle retrouve son mari qui la soutient de son côté, et où elle a des activités qui lui sont propres. Je ne veux pas dire que son deuil est moins difficile à traverser que le mien mais mon papa n'était pas non plus l'essentiel de son quotidien...

Quand à mon frère qui n'habite pas très loin non plus, on dirait presque son deuil est déjà terminé...Pourtant je sais parce qu'il nous l'a confié que le décès de notre papa lui a causé un CHOC énorme. Voilà on réagit tous de manière différente avec nos personnalités, notre vécu, l'attachement qui était le notre avec notre papa, la vie que nous menons, et peut-être ne sommes-nous pas au même endroit du processus de deuil et que l'on se croise...

P.S: mon frère, ma soeur et moi sommes tous les trois scientifiques tout comme nos 2 parents!!!...Aucun lien à mon avis entre le fait d'être à l'aise avec la science et la souffrance émotionnelle, de même que l'on peut très bien être à la fois très scientifique et aussi très littéraire/psychologue et beaucoup souffrir ou sembler (peut-être à tord) moins souffrir...

Bonjour Tititou,



Non ce n'était pas de la non assistance à personne en danger. C'était comme tu le dis si bien toi même du respect.
Votre relation était inscrite dans le respect, la liberté et si lui a choisi de ne rien faire pour lui, que pouvais tu faire ?
Si lui en avait marre d'être malade, si lui acceptait l'inéluctable, était prêt pour le grand saut.
Il ne voulait certainement pas vivre dans du coton, une semi vie, alors qu'il avait, d'après ce que tu nous en a dit, l'espérance d'un monde meilleur, ailleurs

Cesses de te flageller. Tu l'as aimé et tu l'aime encore. Tu l'as respecté jusqu'au bout

C'était son choix, sa liberté

Je te serre fort dans mes bras

Malika

Tititou,Chrisam,kika,

Non, tititou, tu ne peux te rendre responsable, on a tous une certaine culpabilité en nous.
Je crois que nous tous pensons, que nous aurions pu, mieux faire, faire autrement tout simplement.
Le film est fini, pas de remake, aucune possibilité de retour en arrière, nous le savons tous, n'est ce pas?
Inutile de te fustiger aucun interet, si ce n'est de t'enfoncer encore plus dans ce méandre de douleur et de desesperance qu'est le notre.
Peut etre que si tu l'avais enmené aux urgences ("son coeur était très fatigué") cela n'aurait-il rien changé.
C'est le destin comme on dit, tu l'aimais, tu est resté à ses cotés, que pouvais-tu faire de plus?
Oui la culpabilité , nous ronge, pourquoi eux, pourquoi nous, peut etre que.....
Mais rien, ni changera rien, et c'est cela auquel tu dois penser, afin de tenter d'avancer à petit pas.
CETTE DOULEUR, est insupportable et nous ramène sans arret en arrière, à quoi bon, pouquoi faire, maintenant?
Hier j'ai dis a ma psy ,je n'ai que deux choix :"soit j'avance, soit j'arrete" je cois que, quelque part au fond de nous, on a tous envie d'aller de l'avant, avec des haut et des bas, beaucoup de bas, je sais.
Tenez tous bon, j'ai vu ma soeur qui a eu un cancer de l'estomac et est en rémission depuis 1 an et demi,elle me dis "je veux vivre" quarante kilos, plus de boulot( licenciée parque qu'elle n'allait plus assez vite), ablation totale de l'estomac, et moi qui ne vais pas bien, je me dis quelle leçon!!!!!!!!!!
Nous aurons des jours meilleurs, je l'espère très fort sinon à quoi bon?
tenez mes amis, tenez.
TITITOU je tembrasse et vous tous aussi.
zabou

Bonjour,
Me voilà confrontée au pire jour depuis son décès. Le jour de son anniversaire. Le jour où il n'aura pas 38 ans.
Hier déjà c'était horrible, aujourd'hui, c'est affreux.
Tous les jours sont tristes, sans saveur mais celui là l'est bien + que noël, que nouvel an, que le 1 mois, 2 mois, etc.
On se prend en pleine face que non, il n'aura pas 38 ans aujourd'hui.
Maintenant que je vois ce que l'anniversaire engendre, je me dis que le 1er de notre fille sera aussi une véritable épreuve (j'ai un peu de répit, c'est en juin...).
Bref, voilà ma tristesse du jour. Je pense aussi beaucoup à ses parents qui en cette journée revivent la naissance... mon dieu, que ça doit être dur...

quote author=Yohann link=topic=1588.msg24380#msg24380 date=1357222557]

Comme vous tant de chose remontent en ce moement. Cmment n"ai-je pas réagi quand 6 mois avant il n'arrivait plus à controler son bras gauche... Je savais pertinemment que c'était son coeur de plus en plus fatigué...
Mon Dieu, je n'ai pas su te garder... te sauver, te préserver.  Je n'ai pas réussi à te convaincre d'aller aux urgneces.
J'aurais du réfléchir... Cette fois là encore j'ai voulu respecter ta liberté, ton libre arbitre... par amour pour toi.... je t'ai perdu... C'est comme de la  non assitance à personne en danger....

Marie,
je te comprends en ce sens que Detlev - mon chéri - est parti d'une crise cardiaque et qu'il y avait aussi des signes avant-coureurs...que le cardiologue a refusé de prendre au sérieux...je l'ai envoyé se faire contrôler chez le généraliste puis chez le cardiologue.

Alors oui, me sentir coupable, je l'éprouve aussi mais de moins en moins. Dans mon cas, je ne pouvais pas lutter contre le cardiologue qui disait qu'il n'y avait rien.

Par contre, ce que je me dis, c'est que 'si' on avait fait ce qu'il fallait - à savoir, lui placer les 'stents' au moment ou il fallait (il avait les veines bouchées, donc indécelable avec l'électrocardiogramme)- il aurait de toute façon été fragile du coeur et serait parti tôt ou tard de cette 'déficience'-là. Je n'aurais rien pu faire. c'est le Destin qui décide de l'heure. Peut-être aurions-nous 'gagné' qlq mois, voire qlq années. Mais un moment ou un autre, il serait parti de cela et, plus tôt ou plus tard, le deuil et la souffrance auraient été la même. Et si on avait fait cette opération avant que l'infarctus survienne, je me dis que je n'aurais plus vécu 'sereine', sachant cette épée de Damoclès en permanence au-dessus de notre tête. Comme peut-être tu l'as lu dans mon journal, nous ne vivions pas toujours ensemble et tout aurait pu arriver, à tout moment, que je sois présente ou pas.
Comme ça a été le cas ce 16 novembre 2012. Je n'étais pas là, à 800 kms de lui. J'avais eu un mauvais pressentiment en le quittant le 5 novembre et pourtant, je suis partie. Voilà, je m'en suis voulue aussi, comme toi...Le Destin l'a décidé ainsi. Point. On ne peut rien faire contre cela. Je me suis résignée.

Yohann a raison : c'est la période de deuil ou tu es en colère.

Christine

bonsoir,
non ne t'inquiète pas ... heureusement qu'on a des phases de répit, mais on ne les oublie pas ,non, ne t'inquiète pas ... Dors tranquillement, elle est là, avec toi...