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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Mariemo33 le Aujourd'hui à 11:36:20 »
Courage à toi Pat, je t'ai écrit mais bug.
Je t'écris plus longuement ce soir.
Essaie de faire une balade quelque part à pieds s'il fait soleil cet après-midi et prends soin de toi.
Marie
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Fox le Aujourd'hui à 10:43:58 »
Merci Marie pour tes encouragements et tes conseils.

Je suis fonctionnaire, alors j'ai le luxe de pouvoir changer de poste assez facilement, sans changer d'employeur, c'est pour cela que je me pose la question.

Et si Paris facilite certainement les contacts avec des associations, en revanche, comme toute grande ville, la vie quotidienne est anonyme.

Lorsque j'étais proche-aidant, dans le village de ma Maman, je connaissais tout le monde personnellement et tout le monde nous connaissait. La pharmacienne, la kiné, le Docteur, les commerçants, les voisins évidemment. On vivait dans une réelle proximité et bienveillance. J'ai du quitter tout cet environnement en même temps que j'ai rendu la location de Maman qui y était depuis 18 ans. Et du coup, je me sens assez isolé, et encore plus même si je vis à Paris.

Je comprends que tu redoutes d'être seule, mais je me rends compte à quel point le deuil est une affaire personnelle. Si c'est important d'être entouré, c'est aussi indispensable de pouvoir prendre ses distances et être seul. je le vois avec mon frère et ma soeur, il n'ont pas du tout le même attachement à Maman que moi. Ils ont fait leur vie, ne la voyait qu'une fois tous les 3 ou 4 ans, alors que mois c'était quotidien. Par conséquent, leur deuil est très rapide. Ils sont déjà dans la reconstruction, dans l'après, retour à leur projet de vie.

Ce qui est compliqué, c'est qu'ils ne respectent pas mon temps, mon deuil à moi. J'ai besoin d'aller au fond des choses. J'appelle ça un temps de sédimentation, après les chocs ressentis au décès. J'ai besoin de tout laisser redescendre, j'ai besoin de pleurer, de souffrir, d'éprouver ce manque, ces souvenirs. J'ai besoin d'écrire, de parler, de dessiner. De rendre hommage à Maman et à notre relation si fusionnelle. Je ne sais pas où cela me mènera. Soit à l'impossible consolation et à la mort, soit à une nouvelle vie. Mais je ne peux pas faire l'économie de ce chemin.

Mais tout de suite, ce sont les grands mots de mes proches : il ne faut pas te laisser aller, on a peur que tu plonges, Maman n'aurait pas voulu ça.

Oui mais Maman était la seule à me comprendre et à respecter mes chagrins, mes douleurs. C'est bien pour cela qu'elle me manque autant.

Alors le constat est que je dois m'éloigner de mon frère et de ma soeur, pour ne pas avoir l'impression d'être un poids et pouvoir vivre mon deuil comme je l'entends. C'est peut-être mieux ainsi, le cordon qui s'est rompu par la force des choses avec Maman n'a pas de raison d'être recrée avec un autre proche. Je dois devenir adulte, mais c'est si dur.

Tu vois j'en suis amené à écrire sur le forum des conjoints, alors qu'il s'agissait de ma mère. C'est sûrement pas très sain, mais quand tu t'impliques dans une relation, que tu y consacres tout ton temps, toute ton attention, c'est forcément en plus d'un proche, un couple qui disparaît.

Je m'en fiche de passer pour un vieux-garçon. J'ai toujours été fier et riche de cette relation avec maman, même si je continue aujourd'hui, à subit l'incompréhension des autres.

J'espère que ces jours fériés ne sont pas trop difficiles pour toi. C'est la plus belle des périodes pour jardiner et j'imagine que jardiner doit devenir particulièrement difficile compte tenu des circonstances de la disparition de ton Amour. Et en meme temps, c'est certainement ce qu'il y a de plus apaisant. S'occuper de la Vie, la contempler et la chérir.  Je m'occupai du jardin de Maman aussi, et aujourd'hui je n'en ai plus. C'était un merveilleux réceptacle de notre relation, un sujet de discussion banal mais inépuisable, notamment avec la présence des oiseaux et du retour des fleurs.

Bon courage à toi, et je ne te demande pas de profiter du beau temps, c'est impossible, mais au moins de capter le moment présent sans rien penser.

Pat
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Une guerre perdue d'avance
« Dernier message par pscar13 le Aujourd'hui à 00:58:23 »
Ma princesse Katia, jolie princesse d’Amour

Oh ma chérie, tu as été merveilleuse

Eric Clapton - Wonderful Tonight
https://youtu.be/7NSgE78C6Ok

Tu me manques plus que tout mon amoureuse, je t’aime de tout moi, pour toujours.
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Mariemo33 le Hier à 22:01:44 »
Bonsoir Pat,

Ton message m'a émue, c'est très beau un garçon qui s'occupe de sa maman comme tu l'as fait et tu dois être un homme exceptionnel de gentillesse et de courage.
Pour répondre à ta question, j'ai été en arrêt huit semaines, dans l'état où je me trouvais, je n'aurais pas pu faire la route jusqu'à Bordeaux.
La souffrance est toujours omniprésente, mais avec l'isolement qui m'attend dès que je rentre chez moi, je n'ai pas d'autre choix que de retourner au travail. Mes collègues sont tous bienveillants, ils respectent ma douleur et savent que si je suis écroulée ce n'est pas faute de courage parce qu'ils me connaissent.
Pour retourner à ton travail, il faut que tu sois sûr d'y trouver cette bienveillance. Tu travailles à Paris donc çà doit être relativement aisé d'aller aux réunions de Dialogue Solidarité, C'est l'avantage d'une grande ville où tout se trouve à portée.  Tu feras la connaissance de gens endeuillés comme toi, qui ne jugent pas et connaissent ce que tu ressens.
Si tu as un poste avec télétravail, cela veut dire que tu as la confiance de tes supérieurs, que tu es bien inséré dans ton monde professionnel. Ne quittes pas ce poste à la va-vite, je te conseille dans un premier temps de reprendre un peu de stabilité émotionnelle avant cela.
Je respecte ta douleur, elle est légitime parce que ta maman occupait une grande place dans ta vie, et tu l'as accompagnée  jusqu'au terme de sa vie. Sans toi, elle n'aurait peut être pas pu être aussi longtemps maintenue à domicile. Mon frère aîné s'est occupé de notre mère de la sorte, ma famille étant restée en région parisienne, je sais combien c'est difficile de concilier un tel accompagnement avec sa propre vie. Ce que tu as fait est admirable et preuve de ton amour pour elle.
Courage à toi, Pat, fais ce qui te semble être le mieux pour toi, il faut prendre soin de toi maintenant.
Je t'embrasse affectueusement,
Marie
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Vivre Le Deuil / Apprivoiser la mort par les faits divers
« Dernier message par Fox le Hier à 21:45:47 »
Bonjour,

j'aimerais votre avis pour savoir si mon comportement n'est pas blâmable, voire malsain.

Afin de me rassurer, de ne pas me sentir seul dans ma douleur, je lis, de façon compulsive, tous les faits divers de mort violente sur Google News.

A force de lire ces tragédies, toutes plus difficiles et tristes les unes que les autres (mort de plusieurs membres d'une famille, ou mort d'un enfant à cause d'un parent par exemple), me font relativiser les morts naturelles ou de vieillesses. Je ne dis pas que ça me soulage, mais ça me permis de comprendre que la mort fait partie de la vie quotidienne et un drame partagé par tout le monde, dans une société où on ne fait que la cacher.

Je lis notamment ces actualités le soir, avant de dormir, pour me faire penser à autre chose que ma propre situation. Mais est-ce une bonne solution. Est-ce que d'autres personnes font comme moi ? Je me sens coupable de voyeurisme ou de relativisme, pour éloigner finalement la tristesse de ma propre situation.

Je vous remercie de m'avoir lu.
Pat
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Mariemo33 le Hier à 21:40:17 »
Bonjou Qiguan et Marie-Claude,

Merci pour vos posts, aujourd'hui était une journée sans personne mais heureusement j'ai eu des appels. Je rêve que le téléphone sonne et que ce soit lui.
Demain, deux collègues m'ont invitée à déjeuner, ensuite nous irons voir l'océan à Lacanau. Encore une première fois sans lui, je revois nos longues balades sur cette plage par n'importe quel temps, nos petits plaisirs avec un ou deux restos de plage où nous avions nos habitudes. Et toute cette magie qu'il savait insuffler au moindre évènement, un apéritif improvisé sur cette plage le soir du 31 décembre il y a deux ans, avec une température de 15° et un ciel qui s'étoilait peu à peu,  notre retour à la maison où nous attendait un plateau de fruits de mer, la musique en toile de fond, son sourire, sa voix, notre bonheur qui semblait éternel. Rien n'est éternel, la réalité me l'a rappelé  à jamais.
J'ai toujours cet étau douloureux du côté du cœur, la gorge serrée mais avec l'antidépresseur, beaucoup de mal à pleurer, mes sanglots sortent, mécaniques, sans larmes, c'est tout aussi dur.
Je vais chercher le courage qui me manque pour contacter Dialogue solidarité, je te le promets, Qiguan.
Mes amies, soyez apaisées et tranquilles en cette soirée, même si le printemps est une notion toute relative dans nos cas.
Gosses bises à vous deux.

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Jean-Michel Schlupp est un praticien en soins hospitaliers de support, spécialisé en psychopathologie avec une orientation psychanalytique et somatique. Il occupe le poste de Directeur pédagogique du premier Diplôme universitaire européen de soins de support et est un enseignant-formateur en pratiques intégratives et soins de support.

Le Dr. Mario Beauregard est un neuroscientifique canadien de renommée internationale, dont les recherches révolutionnaires explorent les liens entre le cerveau, la conscience et les expériences spirituelles. Avec un doctorat en neurobiologie de l'Université de Montréal, il a occupé des postes de recherche prestigieux à travers le monde.

A travers cette interview ils vont parler ensemble du deuil , de sa vision historique, philosophique et médicale mais aussi de la vision post matérialiste associée voyant la mort et le deuil comme faisant partie d'un chemin spirituel aux multiples expériences défiant la logique conventionnelle

lien de la vidéo et du replay : https://youtube.com/live/m2nfDptlvaY
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par Fox le Hier à 20:25:19 »
Bonjour MarieMo33,

J'ai été touché par ton témoignage et de ton sentiment d'injustice.
Il y a en effet, très peu de motifs de consolation quand on perd son compagnon, si brusquement, et si jeune.
C'est visiblement une crise cardiaque qui l'a emporté ? Le fait qu'il n'ait pas souffert, qu'il ne s'est rendu compte de rien est peut -être la chose à laquelle se raccrocher, même si c'est une bien maigre consolation.

Bravo pour la reprise du travail, combien de temps t'étais-tu arrêté ?
Moi je suis en arrêt depuis un mois et j'entame mon deuxième mois. Je ne sais pas comment me projeter dans la reprise.
J'ai peur de retourner au travail, au bureau, à l'endroit exact où j'ai appris la triste nouvelle qui bouleverse ma vie.
J'ai fait une crise d'angoisse et de panique dans le bureau de ma cheffe et je crois que je suis incapable de retourner là-bas.
Et puis, il y a tous les autres souvenirs, ceux heureux, de mes journées partagées entre le travail et puis tous les contacts avec ma Maman chérie pour vérifier que ses journées se passaient bien.

Je ne sais pas comment y retourner.
J'avais choisi ce poste aussi parce qu'il me permettait d'être relativement libre et de télétravailler facilement pour m'occuper de ma Maman. Alors aujourd'hui, je me demande si je ne dois pas changer de poste, m'investir dans quelque chose de plus prenant, pour justement éviter de trop penser. En même temps, est-ce que ce n'est pas bon de pouvoir se reposer sur un poste "acquis" et continuer de panser son âme le temps qu'il faut ?

Je n'en sais rien. Ce sont des décisions qui ont peut d'importance en vrai, par rapport au traumatisme subi, mais qui mises bout à bout, sont nombreuses et bouleversent totalement ma vie, qui risque de ne plus ressembler du tout à celle que j'avais construite et que j'appréciais.

Prends soin de toi.
Pat
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Vivre le deuil de son conjoint / Re : Pourquoi ?
« Dernier message par malome le Hier à 18:58:08 »
bonjour Marie
 Aujourd'hui tu subit le contre coup d'une journée difficile,  dans l'épreuve que tu traverses  tu es fragile , toi qui voulais t'occuper au jardin, c'est pas de chance , ici nous avons eu une belle journée ensoleillée , je suis de la région parisienne .
Personnellement je n'ai pas rallumer la radio depuis mon deuil , je mets plus la télé mais ça c'est personnel ..
Mettre de la musique je ne l'ai pas fais de suite non plus , il faut  écouter tes envies ,
Oui ,tuer le temps , occuper son esprit malgré que l'on soit baignées d'eux , dans notre cerveau ils prennent toute la place et c'est logique
Ne crains rien tu es  plus forte que tu crois , ta première journée de travail le prouve , l'effort de ta soirée aussi même si elle à échouée , ne doute pas de toi,  ce n'est pas une question de courage , comme t'as dit qiguan c'est un trek  au long cours
j'espère que ce soir tu as un peu récupérée d'énergie
Quand repars-tu au travail?
Je t'embrasse amicalement
Marie-Claude




























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Bonjour Griotte,

J'ai perdu ma maman un jour tout juste avant toi.
La douleur est immense. Et je ne suis pas sûr d'avoir encore réalisé toute l'ampleur de ce qui se passe.
En un moins, nous avons du faire face aux obsèques, déménager sa maison et me voilà aujourd'hui, soulage matériellement, mais vide, vide de l'intérieur.

Ce que je voulais te dire, c'est que j'ai pu prendre soin de Maman et lui permettre de rester à la maison. Je divisais ma semaine en 2 : 3 jours et 4 nuits à Lille, chez elle, et 4 jours et 3 nuits à Paris, où je travaille. J'organisais sa semaine, faisais ses courses, ménage et puis le week end je m'occupais des repas et passais le maximum de temps avec elle. Ca a été un pur bonheur. C'était dur, fatigant, mais tellement gratifiant. J'ai l'impression d'avoir fait tout ce que je pouvais.

Pourtant, j'ai toujours un pincement au coeur en me disant : "mais n'aurais-je pas pu en faire encore plus ?" Etre présent à 100%, mettre en pause mon travail etc... Mais la réalité, c'est que j'avais besoin d'un équilibre entre vie personnelle et vie d'aidant, pour ne pas plonger. Certains évènements (hospitalisations, chutes, grèves) me forçaient à rester avec elle plusieurs semaines d'affilés. Et c'était compliqué. La respiration est nécessaire car sinon, la relation devient vite mortifère. Et il faut tenir sur la longueur.

Alors tu sais, le curseur, tu peux le mettre où tu veux, mais il ne sera jamais parfaitement placé.
Ta maman avait peut être la satisfaction de ne pas se sentir être un poids pour toi et de savoir que tu menais ta vie en toute autonomie.

Et puis toi, tu as pu construire ta vie. Moi si j'ai pu faire tout ça c'est parce que je suis seul, et le résultat c'est que je suis seul aujourd'hui face à ma douleur.

J'espère qu'on pourra continuer à discuter, nous avons la même temporalité du décès et j'ai des jours avec et des jours sans. Le fait d'échanger, et d'écrire me fait du bien. Mais je sais aussi que c'est maintenir un lien avec ma Maman, et que ça peut retarder aussi la "chute".

A bientôt,
Pat
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