Mon père s’est fait opéré le 16 Mai … ca devait être une opération bénigne… c’était sans compter avec les complications qui ont suivies….lesquelles nous ont conduit par la suite 4 fois aux urgences en deux mois, à de multiples examens, à une errance médicale qui a durée plusieurs semaines laissant mon père dans l’obligation de rester couché en permanence puisque toutes autres positions lui causaient des douleurs insupportables le plongeant au fil du temps, et en l’absence de solutions, dans un état de désespoir et de dépression difficilement supportable aussi… je n’avais jamais vu mon père pleurer… même pas en 2014 quand il avait passé un mois en réa entre la vie et la mort après un accident de voiture et du patienter 3 mois pour que son corps se répare. Aujourd’hui il va bien, le problème a finalement pu être identifié et résolu.
Je me plaignais en Mai de ne plus recevoir de signes de mon chéri et pourtant … il y a bien eu un signe le 16 mai mais je ne l’ai pas compris tout de suite… je l’ai compris plus tard quand la deuxième partie du signe est arrivée.
Et bien le matin du 16 mai, donc le jour ou mon père devait se faire opérer, en partant chez moi, au moment ou je me suis arrêtée au premier angle de rue pour vérifier que la voie était libre avant de m’engager dans la rue perpendiculaire, j’ai vu un oiseau sur le trottoir qui ne bougeait pas du tout… c’était un petit martinet (que j’avais pris à ce moment pour une hirondelle mais on m’a corrigé par la suite à la LPO – Ligue pour la Protection des Oiseaux) et il semblait être mort…sauf qu’à y regarder de plus prêt il ne l’était pas car il respirait… voilà qui n’arrangeait pas mes affaires, j’étais déjà en retard avec dix millions de choses à faire sur ma liste… oui mais voilà… si je laissais cette pauvre petite chose là ou elle était, bien en vue sur ce petit bout de trottoir à la merci des crocs du premier matou errant du quartier, il y avait peu de chance qu’elle survive dans la prochaine heure… et j’en ai conclu que ce qui était là tout de suite vraiment urgent et important c’était de porter secours à cette adorable petite créature. Je me suis donc garée et je suis allée ramassé ce petit corps tout tremblant de peur … et là j’ai ressenti une très grande, très forte émotion au contact de cette vie toute fragile dans le creux de mes mains… j’avais l’impression de tenir le monde dans mes mains, c’est difficile à expliquer comme sensation…je n’ai pu empêcher les quelques larmes qui ont soudain jaillies de s’écouler… et j’ai pris le temps de vivre ce moment, cette émotion, en me fichant du retard et la liste des millions de choses à faire. Puis ne sachant que faire je suis allée chez mon vétérinaire qui m’a redirigé vers la LPO, par chance elle se trouve dans le même quartier. Là-bas ils ont recueilli mon petit protégé en m’expliquant qu’à priori il n’avait pas l’air blessé, qu’il avait l’air en bonne santé mais que ces oiseaux, les martinets donc - qui sont de la même famille que les hirondelles - quand il se retrouvent au sol sont incapables de s’envoler tout seul car leurs pattes sont trop petites. Ils ont besoin d’aide, il faut les prendre dans ses mains et les lancer en l’air pour qu’ils puissent prendre leur envol. Ils m’ont ensuite dit qu’ils allaient vérifier avant de le faire qu’il n’ait pas un problème oculaire qui pourrait être l’explication de sa chute. Bref je l’ai laissé au bon soin de tous ces bénévoles très enthousiastes qui se battaient presque pour pouvoir le caresser et je suis retournée à mon retard et ma liste de million de choses à faire.
Puis il s’est passé tout ce que j’ai raconté en préambule de ce message… l’opération, les complications et en conséquence le soutien que j’ai du apporter à mes parents tous les jours pendant deux mois pour les aider à faire les courses, les repas, le ménage, (mon père faisait tout avant l’opération suite à un tassement de vertèbres dont ma mère ne s’était pas encore totalement remise) en plus de faire, infirmière, ambulancière, secrétaire médicale… j’ai donc du mettre un frein dans ma frénésie au boulot, dans mes activités et ma propre intendance, trois domaines que j’ai réduit tout ce temps au strict minimum .
Et puis au cours de la septième semaine, après qu’une ultime tentative de solution ne soit engagée quelques jours avant, je tombe sur un reportage aux info qui parlent des animaux qui souffrent aussi de la chaleur, et que de nombreuses personnes ramènent de petites victimes et notamment à la LPO….tiens tiens… et le reportage se finit par l’image d’une femme qui rend sa liberté…. à un martinet après son passage à la LPO en le lancant dans les airs…. et là j’ai compris…. Le signe…. Les signes….
Le 16 mai ce petit martinet pour lequel j’ai du stopper ma course folle et prendre mon temps pour lui sauver la vie était un signe, la première partie, pour m’annoncer qu’il allait se passer quelque chose et que j’allais devoir prendre sur moi et mon temps pour faire face à ce quelque chose.... ensuite le reportage était la deuxième partie du signe… il m’a fait comprendre que le martinet le 16 était un signe…. et avec cette image de cette femme qui rend sa liberté à un martinet…que je ne devais plus m’inquièter… que mon père allait s’en sortir…
Ca me fait penser qu’il faut que je rappelle la LPO pour savoir ce qu’est devenu mon petit protégé après que je le leur ai confié… je vais appeler demain….
Je les aime bien moi les hirondelles et les martinets… ca permet au petit Prince de faire des beaux voyages au milieu des étoiles !
Affectueusement,
BEBE