Bonjour à vous,
Conversation très émouvante, où chacun parle avec honnêteté, suite à un décès important.
Ce que j'avais compris, c'est que durant les étapes du deuil (si on le ressent) il faut être en colère, il faut l'exprimer, il est bon d'être négatif, il faut pleurer, il faut avoir mal, il faut crier. Sinon, ça bloque, sinon, ça crée d'autres maladies. D'autres souffrances qui s'ajoutent au deuil mal réalisé.
Remettre en cause la vie, la mort, tenter de comprendre le sens de notre existence, c'est peut-être le "cadeau" qui nous est apporté, si le deuil se fait bien. Pour être bien fait, il faut... du soutien, un réseau d'amour autour de nous, des gens qui nous écoutent, qui ne nous conseillent pas trop, qui nous suivent, qui nous aident, là où on en a besoin.
Il faut être capable de l'exprimer correctement.
Les émotions vécues par JeanPi vont dans le sens du deuil profond, vu son "attachement" tout aussi profond pour sa mère. S'il faut "calculer" la douleur du deuil (bien sûr, c'est impossible
), il faut se fier à son
attachement envers la personne décédée. Et non pas au lien.
Pour ma part, mon père est décédé en 1994 et comme je n'avais que très peu d'attachement pour lui, je n'ai pas du tout vécu de deuil de cette sorte. Alors que ça fait deux ans que mon mari est décédé, je viens de comprendre que j'étais beaucoup plus attachée à lui que je ne le croyais. J'ai toujours de la colère (envers lui, envers le personnel médical, envers ma famille...), toujours de la peine, je pleure beaucoup... mais après deux ans, et suite à mon arrêt de travail assez récent, où la souffrance avait été décuplée (mauvais deuil), j'ai ressentie une souffrance aiguë, puis avec les semaines, je vois bien que le degré de souffrance diminue.
Ça vient, ça va. Des jours, ça va super. Des fois, ça ne dure que quelques heures. Des fois, c'est la douleur, qui domine. Et la culpabilité.
Maintenant, quant à savoir si la mort est le but ultime de la vie ou non, c'est une réflexion tellement intime... n'est-ce pas plutôt un processus? Ce qui est sûr, c'est que nous, les endeuillés profonds (attachement très fort) sommes plus proches de l'idée de la mort. On y sera toujours plus sensible. Elle fait partie de nous, en profondeur.
Bisous à tous,
Caro