Odile se plaisait à écrire , sur une liste qui s'allongeait chaque année , nos voyages . Je n'ai pas eu encore la force de sortir cette liste de son étui ......si bien que les dates , parfois ne me reviennent pas dans leur exactitude !
 Donc , approximativement , au début des années 1980..........
  Fin aout _ Corse _Tarco - entre Solenzara et Bonifacio
  Ah ! .le parfum du maquis corse .......inoubliable !
Il y a une très vieille chanson de Tino Rossi qui débute par : "printemps , joli printemps , tu viens de Corse ......." ( entre nous , il faudrait qu'il arrete de faire la sieste , le printemps corse , et qu'il franchisse vite fait la Méditerranée ! )
Je connais la garrigue des Alpilles , mais le parfum de Corse , c'est unique !
 Nous étions à Tarco , dans un bungalow , sur le flanc d'une colline escarpée , avec la mer devant le balcon , et le maquis juste à l'arrière , tout embaumé de lavande , de sauge , de romarin , de thym , et d'arbousiers , acacias , et d'une bouteille abandonnée , ou une guepe avait élue domicile !
 Pour notre plus grand plaisir , on était les seuls clients , les derniers parisiens avaient encombrés la route , en contrebas pendant deux jours , mais ce matin là , le silence s'était installé , on entendait les criquets , et c'est tout !
 On prenait le petit déjeuner sur le balcon , avec notre petit copain , le lézard vert , qui venait chasser au milieu de nos tasses les mouches et autres insectes ailés..............
 - Je vais me balader dans le maquis , tu viens ?
-  Non , merci bien , je vais bronzer d'ici........et ne vas pas encore te mettre dans les ronces !
Une fois équipé , je pris le sentier qui descendait vers la mer . Tout était bleu : la mer ; le ciel , meme les collines au loin ..........jusqu'aux yeux de Jacqueline , notre hotesse , que je croisais à l'entrée de l'accueil .
 Jacqueline était parisienne , mariée avec un corse pur jus , propriétaires de l'ensemble de bungalows qui partait du bas de la colline , pour se terminer 150 m. plus haut , ou débutait un maquis impénétrable .
 Deux batiments se faisaient face , séparés par le chemin d'ou j'arrivais .
- bonjour ! tu portes le café à ton homme ?
 Jacqueline tenait d'une main un plateau bien garni !
 De son autre main , elle me fit le signe caractéristique " de se serrer la ceinture " !
- J'ai intéret , sinon .....
 J'aimais bien rigoler avec elle , qui n'avait pas perdue la gouaille de la parigote !
- mais , dis donc , je viens d'entendre deux coups de feu , la chasse est ouverte ?
-Non , répondit elle en me regardant , rieuse , je m'exerçais !
- A tirer 

 -Oui , mon mari m'as passé son pistolet , pour faire un carton !!!
 - Ah , oui ..? et sur quoi ,
- Tiens , tu vois la souche , là bas ? hé ben , j'ai tiré dessus !
- mais , dis je en m'approchant , il n'y a pas d'impact .!!?
 Elle se mit à rire franchement :
 - Je tire comme un pied ! j'ai touché la porte , là bas :
......et elle me montre , d'un coup de menton , la porte du restaurant , de l'autre coté du chemin .....de l'endroit d'ou j'arrivais , moi !
- hé ! me descends pas , je t'ai rien fait , moi !
 - Daniel , je vais pas te tirer dessus , d'abord parce que je t'aime bien , et Odile aussi , et puis tu es mon dernier client de la saison !!!!! mais , si tu as des réclamations à faire , adresses toi à la direction !
 Quand je racontais mon aventure à Odile , elle me répondit , sans lever le nez de son livre :
 - Mon lapin , t'approches pas d'elle , sinon son bonhomme , lui, il te loupera pas !
 ............bon , çà m'a refroidit , mais j'avais pensé à rien , moi ! parole de scout !