Bonjour à vous tou(te)s,
Je vais encore m'excuser, n'en déplaise à certain(e)s d'entre vous, pour mes propos. Mais il est vrai que mon retour à la maison a déclenché en moi un surcroit d'émotion et j'ai eu l'impression de recommencer tout à zéro, qu'un nouveau deuil venait de frapper.
Aujourd'hui, celà va un peu mieux, surtout je pense parce que je suis allé voir ma spy hier matin, et que j'ai pû en grande partie vider la besace qui me pesait tant. Tout n'est pas encore au beau fixe, mais j'entrevoie ce jour un rayon de soleil dans un ciel un peu moins gris. Aussi, je vais vous en faire profiter un peu, vous raconter la suite de nos escapades égyptiennes de cette année 1996. Pour le faire, je ressors l'album photos, et que vois-je.
Lever à 3 heures, pour un départ en bus vers un site exceptionnel, ABou-Simbel. Un petit déjeuner sommaire, et nous voilà montés dans le bus. Nous sommes à Aswan. A peine 10mn aprés, le bus s'arrête, et nous constatons une multitude de bus arrétés eux aussi. Il va être bientôt 4 heures, il fait nuit noire. Et puis soudain, branle bas. Les portes se ferment, le bus se met à rouler à la suite des autres.
Nous franchissons le barrage du Lac Nasser, direction le sud, le désert, en file indienne. Nouvel arrêt devant une barrière frontière, en fait barrière tout simplement militaire car nous entrons dans la zone sud militarisée de l'Egypte. Le Soudan n'est pas loin, et des troubles ont eu lieux des années auparavant. Les militaires nous ouvrent la voie, et nous voilà partis pour une véritable course à travers le désert. Je dis bien une course, car de l'arrivée aux grands temples dépendent de la durée d'attente pour avoir les billets d'entrée sur le site. Notre chauffeur est un as du volant, et nous navigons sur une route bien goudronnée, mais par endroit revétue de bans de sables, et encore pire de blocs de pierres, et nous doublons encore et encore des bus un peu plus lents. Nous nous étions amusés à compter les bus, 4x4 et autre véhicules nous précédant. Au départ, nous étions en 48 ième position.
6 heures. le soleil se lève sur le désert. Un petit arrêt pour immortaliser le dieu Ra que la déesse Nout vient d'engendrer. Fabuleux spectacle. Mais un rapide et insistant coup de klaxon nous rappelle. Il faut repartir au plus vite, car déjà un bonne dixaine de bus nous ont doublé. Mais heureusement, eux aussi procédent au mode lever du soleil, et en profitons donc pour regagner quelques places précieuses au classement général. D'Aswan à Abou Simbel, en gros 250km. A 8 heures, notre arrivée sur le parking. Nous comptons le nombre de bus arrivés, il n'y en a que 4. Fabuleux exploit, mais je dois avouer que par moment il nous a fallu "serrer les fesses" pour passer entre le bus que l'on doublait et le sable du bas côté.
Notre guide part chercher les fameux sésames, et nous descendons à notre tour. Un peu de marche et nous pénétrons dans cette enceinte grandiose. Au prime abord, une colline, une allée de terre et de gravier. Rien de bien impressionnant, mais aprés une centaine de mètres, la magnificence du site. D'abord quelques stéles, puis la vision du petit temple édifié pour Néfertari, l'immense esplanade, le Lac Nasser à l'arrière plan avec ce soleil qui s'y reflète, et enfin, le beau des beaux. Les 4 colosses de Ramsés 2, la façade du temple. Un seul mot, GRANDIOSE, et encore faible. C'est la seule année ou les guides ont eu le droit de pénétrer avec les groupes à l'intérieur du temple, et de nous donner les explications sur toutes les fresques sculptées et décorées. J'ai pu même prendre des photos, certe sans flach, mais tout de même des images de ce lieux magnifique.
Et là, nous avons saisi l'importance de notre arrivée dans les premiers. Un peu de tranquilité et d'explications en toute sérénité, car au fur et à mesure, une véritable invasion se produit. Italiens, japonais, chinois, espagnols, arabes......que sais je. Un brouhaha incessant, ou notre guide s'invective avec un guide de groupe italien. Les injures volent bas. Aprés cette visite, nous voilà parti pour celle du petit temple de Néfertari, mais qui n'en demeure pas moins un joyau, de part ses fresques et couleurs encore plus fines que celles du grand temple.
Et puis, le plus de la visite, nous pénétrons dans le sarcophage du temple. Une petite porte située à la droite du grand temple. Stupéfaction. Une immense coupole de béton et d'acier. Le tertre aperçu à l'arrivée, n'est que la reconstruction de la colline initiale, du fait du déplacement du site par l'Unesco. Une prouesse, et une merveille. Nous voyons en plus, les blocs reconstitués qui forment les salles du temple. Nous traversons cet immense temple, et nous sortons aprés d'inombrables marches de fer pour nous retrouver à l'air libre, face au parking. Il est environ 10h00. La visite est terminée, mais que de souvenirs impérissables.
Maintenant, le chemin du retour, pas bien intéressant, si ce n'est ces mirages qui se dessinent sur le sable surchauffé. Il fait pas loin de 50°C, et même avec la clim, il commence à faire chaud dans le bus. Encore quelques photos de ces mirages, et une somnolence qui gagne. Nous arrivons au bateau, enfin au quai, car notre bateau est coincé au milieu des autres. Un peu moins qu'à Louxor, mais nous nous trouvons en 7 ième rang. Il est 15 heures, une petite sieste, et la cloche qui annonce l'heure du thé. Un moment de délice au milieu de la fournaise qui redevient plus supportable. Nous apercevons sue la rive occidentale les tombes des nobles du Nouvel Empire, tombes que nous allons visiter lors de notre avant dernier séjour, en 2007. Mais celà sera une autre évocation, car synomime d'amitié, je n'en dit pas plus.
Un petit mot pour terminer cette épopée de 1996, la visite du temple de Philaé. Sur les lieux, notre guide (excellent au passage), se met en devoir de nous expliquer l'histoire de la triade (Isis, Osiris, Horus), avec dans le rôle d'Osiris votre serviteur, dans le rôle d'Isis, une ravissante et belle jeune fille, quand à Horus pas grande importance. Voilà donc le méchant frére Seth, en train de jalouser Osiris et surtout d'envier Isis. Me voici donc emprisonné dans un sarcophage, puis coupé en morceaux, dispersé aux quatre coins de l'Egypte. Heureusement la belle Isis veille, réussit à regrouper les morceaux, attrape le poisson qui avait englouti le membre viril d'Osiris, chevauche se dernier pour enfanter Horus. Bien sûr, il a fallu reconstituer la scéne. Je suis donc allongé au milieu de l'esplanade, face à l'entrée du temple, heureusement à l'ombre, et la belle Isis qui se met à quatre pattes au dessus de moi. Hilarité générale du groupe, sauf bien sûr de Claudine qui ne goûte pas trop au spectacle de son homme sous une belle demoiselle. J'ai eu droit à une "petite soupe de groin"

, mais vite dispersée face à la beauté de ce temple.
Et voilà pour aujourd'hui, en espèrant n'avoir pas été trop long.
Bonne et douce journée à tou(te)s.
Tendres pensées.
Bises.

Marcel