Chère K.S.,
En tant que "tata", je ne vis bien sûr pas la disparition d'aussi près ...
Je regrette parfois de ne pouvoir exprimer toute la force que m'inspire l'exemple de la famille de mon frère ...
Je peux juste te dire qu'ils souffrent ... au fond des yeux ... autant que toi ...
Qu'ils sont unis, ouverts, humbles, qu'ils évitent tout ce qui n'est plus essentiel ... mais font aussi des sorties sans s'éloigner de leur immense, immense intérieur ... ils sont souvent au pas de la porte ... accueillants, mais si qqn les emmerde, c'est zapping automatique ... passez votre chemin ...
Qu'ils sont courageux, qu'ils vivent l'intensité de chaque instant, ils sentent vibrer l'amour immortel pour leur Kalahan, au fond d'eux, et que ça les porte ...
Je suis très fière de toute ma famille, tu sais, KS ...
Pour les 70 ans de maman, étaient réunies les deux "branches" issues des grands-parents maternels ...
La branche éprouvée, la nôtre, maman veuve et un des 5 petits-enfants décédé ...
La branche "heureuse", le frère de maman, son épouse, leurs deux fils qui ont épousé deux sœurs charmantes, et 5 petits-enfants ...
Et il y avait tant de respect, ce jour-là, tant de sourires, tant de grâce, de dignité ... les petits-cousins et les petites-cousines, papotant amicalement, posément, et nous, les adultes, plus graves, plus nostalgiques ... la famille "du ciel" était bien représentée ...
Non, ce n'est pas le "bonheur", certainement pas !
Mon cœur était déchiré ce jour-là, je ressentais à la fois de la tendresse et la plus effroyable des terreurs !
C'est juste "autre chose" ... de plus fort et où rien ni personne n'est remplacé ni oublié.
Aucun deuil n'est "fait" là-dedans. Aucune, absolument aucune, complaisance (quel mot injurieux, pardonnons-leur ...)
PRÉSENCE. PRÉSENCE. PRÉSENCE. PRÉSENCE par l' Absence.
Bien amicalement et solidairement, Martine.