Antoine, tu n'es plus là, notre famille est bancale à tout jamais,
16 mois, et cette fin de mois me ramène à ton hospitalisation, à ta souffrance ... à l'accompagnement dans cette dernière semaine.
Des moments très forts, des moments d'amour partagé.
Et pourtant, nous avons eu le temps de nous dire au-revoir, et on dit que c'est moins dur que quand la séparation est brutale, soudaine.
Bien sûr, tous ces propos je les intellectualise, je le dis moi-même et je ne veux pas exprimer mon chagrin, étaler ma douleur, en écoutant toutes ces personnes qui, d'un instant à l'autre, perdent un être cher. Tous ceux qui n'ont pas le temps de se dire au-revoir, je comprend combien c'est atroce.
Tout revient alors que je revenais forte d'avoir vécu ce temps fort à Bourges, d'avoir entendu les propos si doux et rassurants de Christophe Fauré.
Sans cesse reviennent : les pourquoi ? les "c'est quoi cette vie ?", les "tu avais tant à vivre encore" ! "j'en avais assez de tous ces deuils dans ma vie, non pas mon fils", "non pas mes petits enfants privés de leur papa" !
J'ai mal Antoine, j'ai très mal ! La blessure de la séparation ne guérit pas, on a beau me dire que "ton âme" est là avec nous, non je ne la perçois pas ces temps-ci.
Il va me falloir du temps, beaucoup de temps et Chrisophe Fauré l'a écrit lui-même :"Mais guérit-on jamais de la mort d'un enfant" ? alors même lui qui est si rassurant doute dans ce deuil si particulier des parents désenfantés.
L'apaisement arrivera quand je te retrouverai, peut-être
Souvent, je sais réconforter mais aujourd'hui, le coeur n'y est pas, je suis désolée, je ne suis pas à la hauteur !
Marithé