Chère Romane,
Oui, quand nous arrive à nous, c'est très différent.
Et c'est arrivé chez nous ... et oui, notre vie est foutue.
Et il n'existe pas de jonction pour reconnecter "avant" et "depuis".
Je suis condamnée à en souffrir à moins de me mentir.
Continuer "quand même", avec l' Aquoibonite et la ras-le-bolite chronique.
Endurer la souffrance, la souffrance face au rien.
Se dire des trucs plus ou moins réconfortants pour passer des moments plus doux.
Poser de la tendresse et de la douceur au lieu de soulever sans cesse le poids de la tragédie.
C'est arrivé. C'est terrible, plus que terrible.
On passe par des états où la "fin de tout" semble préférable.
Depuis 15 jours je reprends des somnifères, c'est période sensible, et puis voilà, j'endure et ça sert à que dalle.
Mais qu'un psy ne vienne pas me faire remarquer que je ne m'autorise pas le droit d'être bien !
J'essaie d'être mieux quand je peux, et même quand je suis bien je sens l'amour meurtri, avec plus de tendresse c'est la seule différence, je suis sentiment, sentiment, le reste c'est du pipeau, et qu'on arrête de me dire que c'est égoïste, que je ferais mieux d'aller creuser des puits en Afrique. Le monde est absurde, puits ou pas puits. Quand il y aura un puits, il y aura la guerre et des mafias qui vont installer un tiroir-caisse, alors qu'on me foute la paix à changer le monde.
Tu as mis une si jolie petite robe à ta fille aujourd'hui, elle est trop mimi ... j'adore regarder les petits ...
On vit quand même, dans un monde où se côtoient le meilleur et le pire.
Tendresse et douceur à toi, Romane, c'est peu mais voilà.
Martine.