Merci Magi pour ce témoignage d'Isabelle.

Je crois que c’est ce qui m’a sauvée, en fin de compte. Si j’avais vécu la moindre contrariété, je serais passée à l’acte. J’ai eu de la chance.

Elle décrit exactement tout ce par quoi est passée ma fille. Malheureusement  elle, a vécu cette petite contrariété (que nous ne pouvions pas connaître, mais que nous avons découverte après).

Le témoignage d'Isabelle montre bien qu'un ado est capable de cacher sa dépression et que de toutes façons il ne veut pas en parler si on le questionne. Par conséquent, c'est quasiment impossible de s'apercevoir de la gravité du problème (quand on s'en aperçoit)  et encore plus d'y remédier. Nous les parents, nous ne sommes pas des coupables, mais des victimes.

En permanence je pense a mon Fils. En permanence je me demande ou il est. En permanence, je cherche quel sacrifice je peux faire, afin qu'une force a laquelle je n'ai jamais cru, me rende mon Fils. En permanence, je sais que tout cela est vain.
Mon monde auquel je tenais tant, a explosé, a été atomisé, il ne reste rien.

Les mêmes questions, je crois devenir folle parfois. Lire au travers de vos messages que c'est la même chose pour certains, rassure un peu.
Je ne crois toujours pas que cela est ma vie, j'attends.
Je plonge pourtant dans cette horreur omniprésente. Douleur animale.

Les abysses, les grandes profondeurs... les grands fonds océaniques... du chagrin, de la douleur, de ta souffrance !

Ne résiste pas... Ne panique pas...N'angoisse pas... Respire doucement, lentement... les yeux fermés ! tu vas sûrement remonter ...

Aies confiance... patience, patience, patience !

Romane, je t'embrasse.

Federico

Je me souviens lorsque Tom avait 5 ans, il avait participé a une grande sortie avec son centre aéré , prenant le car pour s'y rendre. J'étais très angoissée, mais mon Fils était si content, que je lui ai fait mon plus beau sourire lorsqu'il ' est parti.
Lorsque Tom partait quelque part, je lui faisais toujours 1000 et une recommandations, ça le gonflait d'ailleurs. Je lui faisais un gros câlin et lui disais je t'aime fort mon chéri.
Je ne lui ai pas fait de câlins, je ne lui ai pas fait de recommandations,  je ne lui ai pas dit que je l'aimais. Il est parti sans que je l'ai embrassé. Ça n'est jamais arrivé

Je faisais la même chose pour Aurélien, parfois même quand il partait j'avais la gorge serrée, je me retenais, j'étais une éternelle angoissée... ce jour-là non plus je ne l'ai pas embrassé, je ne lui ai pas fait de recommandations et je ne lui ai pas dit combien je l'aimais...
Mais Tom sais combien tu l'aimais, tu lui disais et tu lui montrais, même si pour eux on parait "lourde" avec tout ça, ils savent que c'est parce qu'on les aime...

Et depuis,... j'essaie de ne plus quitter mes proches fâchée ou sans un petit mot gentil

Ma mère, elle m'a laissé un drôle de message 2 jours avant...
j'imagine parfois si je l'avais eu en direct ce jour là.
ah ces regrets éternels !

C'est curieux qu'aucune de vous n'a dit au-revoir ou calin.... exceptionnellement.... justement ce jour là...

Bulle

moi non plus, pas de bisous ce matin là ...j'étais encore au lit, réveillée, j'ai voulu lui dire "viens faire un bisous à ta mère" puis je me suis dit, il va être en retard ou il va rougner .... je m'en veux ! il serait certainement encore là, à 2mns près ...