Bonsoir Brigitte,
Comme vous j'ai perdu ma fille de 12 ans depuis 16 mois maintenant. Ce sera son anniversaire le 12 février prochain. Elle devrait avoir 14 ans. Comme vous je souffre, mon mari souffre, mes fils et ma fille souffrent. Nous sommes brisés pour l'éternité, ça c'est une chose certaine. Mais avec le temps qui passe j'arrive à ne plus être dans l'attente.... L'attente de la compréhension des autres, l'attente de jours meilleurs. Il est vrai que mon mari et mes enfants me tirent vers le haut ça c'est incontestable mais il y a une chose qui est primordial, voir essentielle c'est de ne compter que sur vous même et de ne rien attendre de personne pour ne pas être déçue. Vous verrez vous y arriverez. Si, si je vous assure.
Vous allez tous les jours au cimetière alors parlez lui si vous ne le faites pas déjà, parlez lui encore et encore dites lui votre souffrance, racontez lui votre douleur. Ecrivez là même, ça aide aussi.
Offrez vous des petits bonheurs au quotidien, réapprenez à profiter de chaque instant de la vie : un oiseau dans le ciel, une bonne odeur de gâteau. Je sais c'est difficile et ça fait mal, ça fait mal de se dire qu'on ne l'a verra plus jamais, qu'on entendra plus jamais son rire, sa voix. Mais avec les jours qui passent, aujourd'hui elle est en moi et elle respire en moi à chaque seconde de ma vie. Elle partage avec moi chaque seconde de mon existence, elle devient ma force et je sais qu'elle est là et ne me quitte jamais. C'est une souffrance terrible que d'aller dans sa chambre, elle prenait tellement de plaisir à me montrer tous ses petits objets toujours si bien rangés. Mais nous ne pouvons rien faire, ni vous, ni moi. Pas de retour en arrière possible. D'ailleurs au début j'ai longtemps cru qu'elle allait revenir. Mon cerveau était comme anesthésié et refusait la réalité.
Je vous souhaite beaucoup de courage Brigitte car nous ne sommes hélas pas préparé pour vivre cette tragédie, ce drame abominable et il vous faudra de la force pour vous battre jour après jour contre cette bête féroce . Mais si j'y arrive alors vous y arriverez. Nous vivons la même chose vous et moi, la seule différence est que ma fille a décidé de quitter ce monde sans que rien ne nous laisse supposer son mal être.
Je vous embrasse.
Nadine