Brigitte,
cela fait longtemps que je n'ai rien posté sur le forum mais ce soir je vous réponds.
Votre titre "comment se remettre de la mort d'un enfant".... mais enfin, on ne se remet pas de la mort d'un enfant. D'ailleurs si on nous le proposait, accepterions-nous de nous "en remettre", de n'être plus jamais triste, d'être heureux comme avant ? c'est impensable...
Notre chagrin est comme notre amour pour eux : éternel.
Le temps va passer et la douleur va s'apaiser. Il faut nous croire, Brigitte, nous, parents endeuillés depuis plusieurs années (j'ai perdu mes 2 enfants il y a 6 ans) : oui, votre douleur va s'apaiser au fil des années... car la notion du temps va changer pour vous... un an, deux ans, trois ans : ce n'est que le début du deuil.... parfois, il faut plus d'un an pour réaliser l'inimaginable... Je fais partie d'une association de parents endeuillés et tous disent que le temps cicatrise, que la vitesse du temps change. Et c'est vrai. La douleur ne disparait jamais, elle est l'expression de notre amour Elle deviendra supportable, compagnonne discrète, muette à certains moments mais jamais loin.
Vous ne serez plus jamais la même.
Alors, soyez douce avec vous.
Chaque matin, prenez le courage de continuer jusqu'au soir. Demain est un autre jour.
Pleurer pour laver votre douleur.
Trouvez les personnes qui vous écoute parler de votre enfant. Délaissez celles qui vous blessent.
Dites à vos autres enfants que vous les aimez encore, mais que aujourd'hui, vous avez trop mal pour leur montrer. Mais cela ne sera pas ainsi toute la vie... car vous évoluerez, tout comme évoluera votre souffrance, vos souvenirs. C'est aussi un déchirement de la fratrie, surtout pour votre ainé.
Votre vie sera différente de ce que vous aviez imaginé, de ce que votre cerveau avait projeté.
Vous survivrez.
Vous serez triste longtemps.
Un jour, par petites touches, les plaisirs de vivre reviendront...
Puis un jour, vous constaterez que vous vivez... différente...
Méfiez vous de la culpabilité. Lorsque vous aurez un moment de plaisir avec vos autres enfants, avec des amis, de la famille,vous pouvez imaginer que cela rend heureuse votre fille là où elle est, que votre joie illumine son cœur à travers vous, qu'elle vous regarde prendre soin de ses frères (et soeurs?) et cela la rassure. Votre plaisir n'enlève rien à votre amour pour elle, tout comme quand elle était vivante...
Mais pour l'instant, c'est le chagrin qui domine, c'est tellement normal. Ce n'est pas de la dépression, c'est l'expression immense de l'arrachement que vous vivez.
Accrochez vous, Brigitte, et racontez nous, encore et encore votre tristesse.
Aujourd'hui 11 décembre, Journée internationale des enfants partis trop tôt... nous allumons une bougie pour eux....
Je pense bien à vous et à tous les autres parents de ce forum qui viennent déposer ici leur chagrin, leurs espoirs, leur souffrance.
Bane