Bonjour,
Je viens de découvrir votre site et je viens apporter mon témoignage. J'ai perdu mon fils tragiquement en janvier 1998, il n'avait que 17ans et depuis ce jour ma vie est fichue. j' ai perdu mon mari en 2000, subitement, il me reste un fils âgé de 25 ans aujourd'hui mais l'un ne remplace pas l'autre.. Perdre son enfant, c'est perdre la vie, certains parviennent à se reconstruire mais moi, je n'y parviens pas je l'aimais trop. Je vis pour mon second enfant car perdre son frère et son papa n'a pas été simple pour lui, il a besoin de moi, je suis sa seule famille, j'ai perdu ma soeur et mes parents aussi.
Je me sens toujours complètement décalée par rapport aux autres, je vis sur une autre planète, je pense tous les jours à mon fils et à mon mari, je vis avec eux et j'attends de les rejoindre avec bonheur.
En perdant mon fils, j'ai trouvé la foi en Dieu, je suis immédiatement partie à la recherche de mon fils, ce n'était pas possible qu'il n'y ait rien après cette vie, je voulais savoir où était mon fils, naturellement j'ai beaucoup lu et rencontré de nombreuses personnes. Aujourd'hui j'ai la certitude que nous retrouverons les êtres que nous avons tant aimés, ils nous attendent et sont constamment près de nous. La foi n'ôte pas la souffrance mais communique l'espérance d'une autre vie et cette espérance m'aide à continuer la route.
Dans cette vie, je suis infiniment seule, perdre mon enfant m'a éloignée des autres, je n'appartiens pas au même monde, je n'ai plus grand chose de commun avec les autres, je n'ai pas envie de cette société de consommation, d'artifice, mon esprit s'est élevé et finalement c'est pas plus mal car l'essentiel a pris le dessus et me rapproche de mon fils, de mon mari. Malgré tout, je cache mon jeu
personne ne peux imaginer la souffrance qui m'étreint au quotidien, le manque de mon fils m'accable mais je fais bonne figure, je porte un masque pour aller travailler, c'est une lutte constante intérieure mais je dois faire bonne figure.
Je ne crois pas que l'on peut se reconstruire après le départ de son enfant, ne plus penser à lui serait inimaginable, je prèfère souffrir parce que je suis reliée à lui, à eux. J'ai lu que la souffrance était le lieu le plus élevé de l'amour, qu'elle nous faisait accéder à un autre monde.
Je recherche de l'aide dans des lectures qui entretiennent mon espérance et je me rends aussi parfois dans une abbaye pour me ressourcer, vivre un temps près des moines me confirme que Dieu existe donc qu'il y a une autre vie après.
D'après mon expérience, seuls les parents qui ont perdu un enfant peuvent aider les autres, les psys ne m'ont jamais aidée, j'en ai consulté plusieurs, ils n'avaient pas la foi, c'était la désespérance avec eux.
Ceci est mon témoignage